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L’homme dans tous ses états: l’Homo Modernus #4: Denis Ouimet

L’Homo Modernus #4: Denis Ouimet

L’homme dans tous ses états: l’Homo Modernus #4: Denis Ouimet

Publié le 12/11/2013

ÂGE: 54 ANS
LIEU DE RÉSIDENCE: SAINT‑JÉRÔME

Il est père de trois enfants âgés de 11, 7, et 5 ans. L’allure décontractée, l’œil aiguisé, Denis Ouimet n’hésite pas à rentrer dans le vif du sujet quand celui‑ci l’intéresse. Or, remarque‑t‑on, la curiosité de ce 4e panéliste est sans limites et son ouverture d’esprit considérable. C’est ainsi que s’amorcera cette rencontre par une première interrogation: sa paternité tardive. Fruit du hasard ou voulue?

«Pas vraiment. C’est ainsi que ça s’est présenté, révèle‑t‑il. Jusqu’à 42 ans, j’aimais tout le monde pareillement. Mais lorsque j’ai eu ma fille dans les bras, j’ai compris que c’était différent. J’ai réalisé la fragilité de la vie.»

Partant du principe que l’on devrait être père et mère de tous les enfants qui croisent notre chemin, Denis Ouimet ne croit pas à la transmission des visions ancestrales aux générations suivantes.

«La liberté des enfants, c’est de les laisser grandir avec leur propre vision. C’est une erreur que de garder les choses de façon linéaire dans la vie», affirme celui qui combine son rôle de père à celui de guide.

Changements notables

Si le quinquagénaire reconnaît avoir beaucoup changé entre l’âge de 30 et 54 ans, il s’est aperçu que la majorité des gens (lui y compris) omettaient de vivre, de prendre du temps pour eux, emmurés dans le tourbillon de la vie.

«Pour moi, aller au spa pour se relaxer, ce n’est pas vivre. Quand j’ai quitté le CN (Canadien National) à 35 ans, j’ai eu cette réflexion‑là. Alors, j’ai pris le temps de réfléchir à ce que je voulais faire et je me suis décidé à devenir massothérapeute sportif. J’ai œuvré dans cette discipline durant 12 ans.»

Beaucoup moins provocateur aujourd’hui, Denis Ouimet préfère amener ses idées en douceur afin qu’elles puissent susciter une réflexion chez les gens qu’il côtoie. Même si son tempérament s’est adouci, l’essence même de sa personnalité est restée telle quelle, à la fois curieuse et relevée.

Vie de couple

«À mon âge, c’est plus difficile de trouver quelqu’un pour vivre en couple. Rencontrer une femme de mon âge, c’est souvent se heurter à une personne qui a déjà de grands enfants et qui ne souhaite pas toujours recommencer, note‑t‑il. Et c’est sans compter nos habitudes de vie bien ancrées que l’on a développées au cours de notre vie. Vous savez, les hommes sont plus enfants et les femmes en général plus solides, notamment parce qu’elles se sont battues pour faire valoir leurs droits.»

Et l’amour?

«Si les couples se brisent autant, c’est en partie à cause de la consommation rapide, la vie de fast food. On prend, et si ça ne fonctionne pas, allez hop, on jette, dénonce Denis. La techno nous rend esclaves et elle amène avec elle l’incitation à la consommation.»

Quant à un possible retour en arrière (valeurs, moralité), le changement devra se faire de l’intérieur et non de l’extérieur, croit‑il.

Mon travail, pas ma vie

Oeuvrant dans l’hôtellerie depuis quelques mois seulement, le panéliste est à préparer un projet dont la teneur est encore confidentielle, mais qui devrait voir le jour quelque part à l’été 2014. Aussi adjoint administratif pigiste pour des compagnies, celui‑ci a également travaillé dans le monde de l’édition en aidant les auteurs à se publier, par le biais de services d’imprimerie, de relecture et de correction.

Les voyages forment la jeunesse

Denis Ouimet garde d’excellents souvenirs de sa jeunesse, un moment de sa vie qu’il a destiné à l’exploration et aux rencontres humaines.

«Je me suis marié jeune, à 21 ans. J’ai sillonné le Canada de long en large, à cette époque. Travaillant au CN, le multiculturalisme m’a toujours interpellé et, pour moi, visiter le Canada de cette façon (en roulant) m’a permis d’apprendre sur les gens, les mentalités. Et jamais je ne me suis senti en danger par rapport aux cultures différentes. Aujourd’hui, j’ai des amis partout, aux Philippines, en Israël, avec qui j’ai de nombreux points en commun.»

En ce qui concerne la participation d’une personne dans sa collectivité, l’homme mentionne que s’impliquer dans une communauté engendre la création d’un ensemble d’individus, donc d’une force au sein d’un pays, d’une nation.

«Rien de plus facile que de contrôler l’individu seul, mais une collectivité, ça, c’est plus compliqué, n’est‑ce pas?» de conclure ce dernier, en ponctuant sa remarque d’un clin d’œil.

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