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L’homme dans tous ses états: l’Homo Modernus #3: Mario L’Espérance

L’Homo Modernus #3: Mario L’Espérance. 

L’homme dans tous ses états: l’Homo Modernus #3: Mario L’Espérance

Publié le 12/11/2013

ÂGE: 42 ANS
LIEU DE RÉSIDENCE: SAINTE-ANNE-DES-PLAINES

«Un jour, quelqu’un m’a dit ceci: écris tes rêves dans le roc et la date dans le sable. J’ai 42 ans et je n’ai pas encore réalisé tous mes rêves», lance en souriant Mario L’Espérance, l’Homo Modernus #3 du panel de ce dossier.

Mario fait partie de ces êtres dont la vie a été parsemée de plusieurs rencontres et d’évènements marquants. Si les mentors lui ont été d’une grande aide, Mario a su mettre à profit les consignes et les conseils qu’on lui a donnés. Une belle réussite pour cet homme qui a perdu son père, alors qu’il n’avait que sept ans.

«Je suis devenu un peu le père de mon jeune frère et de mon frère aîné, une figure d’autorité, en quelque sorte, pour eux. Et je crois que cela a changé le cours des choses, avance Mario. Mais même si mon père est décédé depuis des années, je lui parle tous les jours et je sais qu’il a toujours été là pour moi.» 

Cette enfance au cours de laquelle il a dû grandir plus rapidement que les autres, il l’a dépeinte comme heureuse, sa mère lui ayant donné l’essentiel.

«Dès l’âge de 12 ans, je travaillais après l’école et je lui donnais une pension, pour l’aider», précise celui qui goûtera à ses premières vacances à 19 ans seulement.

Aujourd’hui directeur du développement des affaires pour l’entreprise Cam‑J. (Boisbriand), l’autodidacte a pu compter sur lui‑même pour construire son avenir. Et il raconte, tout joyeux, comment un mois après l’obtention de son DEP en électronique, il a été engagé sans se douter qu’un talent se camouflait au fond de lui. «J’avais une aptitude marquée pour la vente», dit‑il.

Il s’engagera dans cette voie pendant de nombreuses années.

Rêves de jeunesse

Ses rêves et désirs à 20 ans? Une Mercedes, et une grosse maison. «La maison est arrivée il y a seulement quatre ans, souligne‑t‑il en riant. Et même si j’héritais de millions, croyez‑moi, je la garderais, ma maison, parce que je l’aime.»

Élevé à Sainte-Thérèse, Mario a appris très jeune à vivre selon ses moyens. «Ça n’a pas été long que j’ai compris comment budgéter. À 16 ans, j’avais trois jobs et je payais mes vêtements et mon école», raconte‑t‑il.

Papa avant tout

C’est en puisant au sein de ses connaissances, d’abord ses amis, puis son parrain, que Mario a observé comment se construisait le rôle du père. Papa d’une petite fille de cinq ans et d’un garçon de sept ans, il se définit comme un parent autoritaire. Sévère peut‑être, mais d’un naturel très aimant et affectueux. «Je leur dis souvent que je les aime, peut‑être trop même?» se questionne‑t‑il.

Un papa‑ami? «Jamais de la vie», tranche‑t‑il.

Dans la chambre des enfants, pas de place pour l’ordi ou une télé, même si Mario lutte parfois pour empêcher le papa gâteau de jaillir. «J’ai des règles de vie. La semaine où ils sont avec moi, mon horaire de travail change. Je ne les envoie pas au service de garde de leur école; ils sont avec moi dès la fin des classes», dit‑il.

Et le couple dans tout cela?

«J’ai compris une chose: dans le couple, avec le temps, notre monde devient celui de l’autre. Or, dans un couple, on est trois: le couple, la femme et l’homme», philosophe‑t‑il.

C’est à 30 ans qu’il a pris conscience de l’existence de ce trio‑là. Il s’est posé des questions, a farfouillé, puis a trouvé des réponses. «Pourquoi les couples ne fonctionnent pas? Parce qu’on oublie de préserver du temps pour soi. Puis aussi parce qu’on est à l’ère du jetable, de la surconsommation. Quand ça ne fonctionne plus, on abandonne, on change, croit le quadragénaire. Pour moi, c’était clair, avoir des enfants se faisait avec la femme de ma vie», continue celui qui est célibataire depuis un an, mais qui reste toujours ouvert à l’amour. Différemment.

Différemment? «Vous comprenez que je ne vais pas présenter six femmes à mes enfants! Il faut que je sois sûr que ce soit la bonne avant qu’elle ne rencontre les enfants», confesse celui qui ne souhaite plus d’autres enfants.

Regard sur sa ville

Si sa jeunesse s’est déroulée à Blainville, c’est à Sainte-Anne-des-Plaines qu’il a choisi de s’établir.

«J’aime son côté tranquille, encore très rural. Mes voisins sont des gens formidables. J’ai vu Sainte-Thérèse et Blainville changer et évoluer au fil des années. J’ai l’impression que cette évolution tient davantage de l’aspect financier ou encore des coffres municipaux que l’on a tenté de renflouer aux dépens des espaces environnementaux.

La déforestation que l’on a faite sur la 15 pour un mégacentre que l’on n’a jamais construit, c’est aberrant, ça, s’indigne‑t‑il. J’espère que Sainte-Anne-des-Plaines n’évoluera pas trop vite, mais à son rythme. Ce n’est pas grave si l’on est un peu en retard sur la techno. Ici, c’est correct, c’est rural. Qu’elle garde son cachet et qu’elle ne devienne surtout pas une mégacité», espère‑t‑il. 

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