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L’évolution des noms d’oiseaux

L’évolution des noms d’oiseaux

Publié le 25/03/2011

Les plus vieux se souviennent de modifications importantes en ce qui a trait aux noms des oiseaux. Au début des années 1980, les pinsons sont devenus des bruants et les fauvettes ont mué en parulines.

Quelques années plus tard, le gros-bec à poitrine rose a changé d’appellation en se nommant cardinal à poitrine rose, alors que le chardonneret des pins a pris la forme du tarin des pins. Aussi, dans le groupe des canards, les becs-scie sont devenus des harles et les morillons des fuligules.

Cette refonte des termes a été décrétée par la Commission internationale des noms français des oiseaux (CINFO) dans le but d’uniformiser les noms au sein de la francophonie.

De plus, les percées de la science en matière de génétique entraînent des modifications dans la classification de la faune ailée. En effet, l’étude de l’ADN chez les oiseaux permet de constater que certaines espèces classées dans une famille appartiennent en fait à d’autres familles ou ordres d’oiseaux.

Nouvelle appellation pour le bruant des neiges

Dans cette foulée, le bruant des neiges, petit oiseau qu’on voit l’hiver en bandes dans les champs, s’appelle maintenant le plectrophane des neiges.

Il est soustrait de la famille des bruants et placé dans la nouvelle famille des calcariidés. Le bruant lapon et bruant de Smith font aussi partie de la nouvelle famille et prennent respectivement le nom de plectrophane lapon et plectrophane de Smith.

Curieux retour de l’histoire puisque ces oiseaux portaient le nom de plectrophanes jusqu’au début des années 1960.

Mentionnons aussi que le tangara écarlate, magnifique oiseau rouge fréquentant nos érablières durant l’été, s’appelle maintenant le piranga écarlate et le tangara vermillon, observé occasionnellement au Québec, se nomme le piranga vermillon.

Plusieurs autres changements sont à signaler. Deux espèces font leur réapparition sur la liste des oiseaux du Québec: la macreuse à bec jaune et le troglodyte des forêts, distincts dorénavant de la macreuse noire et du troglodyte mignon, selon un communiqué de l’American Ornithologists Union, l’autorité en matière d’ornithologie en Amérique du Nord, lesquels changements ont été entérinés par le Regroupement Québec Oiseaux.

Le balbuzard pêcheur, appelé autrefois aigle pêcheur, adopte une nouvelle famille, celle des pandionidés.

En outre, les noms latins de plusieurs espèces sont modifiés pour des raisons de taxonomie ou de nomenclature et certains noms anglais changent également.

D’autres changements affectent certaines espèces en Amérique du Nord, en Amérique centrale et aux Antilles.

La taxinomie ou taxonomie est la science qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les regrouper en familles, genres et espèces, notamment, afin de pouvoir les nommer et les classer. Ces classements et changements touchent tous les domaines, des plantes aux papillons en passant par les reptiles.

Soulignons que de nouvelles espèces d’insectes ou de plantes sont découvertes chaque année sans oublier qu’on a trouvé, en 2010, une nouvelle espèce d’oiseau-mouche en Amérique du Sud.

Ces transformations peuvent être déconcertantes pour les amateurs d’oiseaux. La biologie et la génétique des populations d’oiseaux évoluent sans cesse et amèneront sûrement d’autres bouleversements taxinomiques dans les années futures.

Les éditeurs de guide d’identification des oiseaux auront du pain sur la planche!

ENCADRÉ

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est vice-président de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi conférencier et rédacteur en chef du bulletin L’Oriole, publié par cet organisme. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.