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Les Verts collectifs: d’abord une histoire de passion

Bérénice Saint-Martin

Les Verts collectifs: d’abord une histoire de passion

Publié le 15/08/2014

Gourmande de nature et épicurienne dans l’âme, Bérénice Saint-Martin, une entrepreneure résidante de Boisbriand, adore manger des produits frais et bien de chez-nous. Or, incapable de faire pousser ses propres légumes («Je n’ai tellement pas le pousse vert», reconnait-elle), elle s’est mise à rêver à un grand jardin collectif. Ainsi sont nés Les Verts Collectifs, un vaste jardin communautaire situé sur la Côte Saint-Louis, à Blainville.

Les Verts Collectifs, c’est d’abord une histoire de passion à laquelle plusieurs artisans se sont greffés pour lui donner sa forme actuelle, à commencer par Serge Dion, du Centre du jardin Dion, le premier à croire au projet. «Tout ce qui me manquait, c’était une terre où installer mon jardin», raconte-t-elle. Quelques semaines plus tard, une terre d’environ 45 000 pieds carrés était mise à sa disposition, gracieuseté de la famille Dion. Se sont également jointes à l’équipe, Véronique Gagné, maître jardinière et Alexandra Dutil, administratrice.

Depuis, le jardin, un concept innovateur en matière d’agriculture urbaine, offre à la population de la région la possibilité d’exploiter un lopin de terre en disposant, en tout temps, d’un encadrement professionnel et du support d’un jardinier. Écologique à 100 %, le jardin est exempt de tous pesticides. Des insectes ont troué les feuilles de roquette? Pas grave, lâche Mme Saint-Martin, «suffit d’ajouter des copeaux de parmesan… Les trous ne paraissent plus et la roquette est délicieuse.» Reste à trouver un moyen d’éloigner Berta, la marmotte qui a élu domicile au jardin…

Grâce à des services à la carte, ceux qui le désirent peuvent également bénéficier, selon leurs besoins, d’une prise en charge totale ou partielle de l’entretien de leur jardin par une personne compétente.

Jardiniers en herbe et restaurateurs

Pour sa première saison, le jardin accueille une trentaine de jardiniers en herbe, en plus de six restaurateurs qui profitent de leur lopin pour faire pousser légumes et fines herbes. «Faut voir mon ami du restaurant le St-Urbain se mettre à quatre pattes pour désherber son jardin», rigole Mme Saint‑Martin.

Parce que l’essence de ce jardin réside aussi dans la personnalité pétillante de cette dame, une Québécoise d’origine haïtienne au verbe abondant, qui s’émerveille devant ses plants de cresson, ses fines herbes odorantes et ses citrouilles, plantées à même le sillage des arbres. «On fait même de l’agronomie forestière», se réjouit-elle. Le seul échec à ce jour? Les épinards qui ont obstinément refusé de s’épanouir. Tant pis. Ils seront remplacés par du lalo, un épinard haïtien. «L’année prochaine, on va essayer plein de trucs ethniques», promet-elle.

La beauté de la chose, c’est que l’histoire ne s’arrête pas là. Dès l’an prochain, d’autres jardins verront le jour, possiblement à Boisbriand et Laval. «Tout l’hiver, je vais prospecter. On ne peut pas m’empêcher de penser!», lance-t-elle.

Les Verts Collectifs sont aussi présents tous les samedis, à L’Autre Marché de Rosemère, où ils écoulent leurs surplus.