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Les travaux du secteur Paul-Albert cités à la Commission Charbonneau: les explications de la Ville

François Cantin

Les travaux du secteur Paul-Albert cités à la Commission Charbonneau: les explications de la Ville

Publié le 23/11/2012

Selon son témoignage entendu en début de semaine dans le cadre de la Commission Charbonneau, André Durocher, entrepreneur et ex-président d’Excavations Panthère, s’est notamment penché sur les travaux effectués dans le secteur Paul-Albert, à Blainville, avançant que la soumission la plus basse, soit celle de la firme Miabec, à 13,3 millions, avait été rejetée au profit de celle de Construction CJRB, gonflant ainsi indûment la facture des contribuables. Lui-même dit avoir estimé les travaux à quelque 12 millions.

Vrai, reconnait le directeur des communications de la Ville de Blainville, Yves Meunier. «Mais Miabec ne pouvait pas s’engager à livrer les travaux dans les délais prescrits», nuance-t-il, d’où le rejet de sa soumission.

Dans un communiqué émis en fin de journée, le 22 novembre, le maire de Blainville, François Cantin, ajoute pour sa part que «l’entreprise Miabec souhaitait réaliser les travaux en dix mois, alors que nos exigences étaient de trois mois afin de limiter les inconvénients aux citoyens du quartier, tels le transport scolaire, l’accès aux propriétés, l’accès aux pompiers, aux ambulanciers, aux boîtes postales, à la collecte de déchets, aux interventions du Service de police. Il y a donc eu commun accord entre les deux parties», peut-on lire.

C’est donc Construction CJRB qui a obtenu le contrat de mise en place de l’ensemble des infrastructures municipales dans ce secteur, pour un montant de 16 368 859,51 $. «Il faut aussi se rappeler qu’à ce moment, en 2008-2009, il y avait une subvention en jeu. Nous avions donc le pied sur l’accélérateur pour conclure ce contrat», ajoute encore M. Meunier. La subvention, à hauteur de 1,8 million de dollars, a bel et bien été consentie à la Ville dans le cadre de ces travaux, en vertu du Programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM) du gouvernement du Québec.

Imprévus et ajouts au contrat initial

Or, à ce jour, les travaux réalisés sont plutôt de l’ordre de 20,5 millions de dollars, soit 4 millions de plus que le contrat initial, convient M. Meunier, essentiellement en raison d’imprévus (comme la présence insoupçonnée de roc, 2 millions de dollars) et d’ajouts, tels un réservoir, deux postes à pompage, un bassin de rétention, l’installation d’une quincaillerie souterraine surdimensionnée en vue du projet Chambéry, le système d’éclairage et la réfection ou l’agrandissement de plusieurs entrées de service.

«Incluant les frais de financement de plus ou moins 7 %, on parle d’une facture totale de 20,5 millions de dollars», confirme M. Meunier. À ce stade-ci, tous les travaux ont été complétés, à l’exception de la deuxième couche de pavage qui sera appliquée, question de sceller le tout, nous dit-on, en 2013 ou 2014.

Cartel sur la Couronne Nord

Par ailleurs, en réponse à la tentative avortée de création d’un cartel initiée par M. Durocher sur la Couronne Nord et du fait que deux entrepreneurs se partageraient les contrats à Blainville, le maire, toujours par voie de communiqué, a répondu en dressant une liste comptant plus d’une centaine de noms d’entrepreneurs qui ont travaillé à Blainville au cours des dernières années. «Comme en témoigne la liste, nous ne pouvons pas confirmer les allégations de M. Durocher. Son entreprise fait également partie des entrepreneurs qui ont obtenu des contrats de la Ville de Blainville», a-t-il démontré.

Le maire a profité de la tribune pour insister sur le fait que le gouvernement du  Québec doit immédiatement légiférer. «Il y a des limites à ce que nous, gestionnaires des fonds publics, pouvons faire pour éviter des pratiques occultes qui sont décrites à la Commission Charbonneau. II nous faut à tout prix de nouvelles règles pour faciliter notre travail et celui de la fonction publique», a-t-il conclu.

Rappelons enfin, qu’à la demande de la Commission Charbonneau, la Ville a déposé en septembre dernier tous les contrats de construction, de 1996 à octobre 2011, de la municipalité.