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Les élèves handicapés «traités dans un deuxième temps»

Les élèves handicapés «traités dans un deuxième temps»

Publié le 20/08/2020

Alors que Québec annonce une somme de 20 M$ à être injectée dans le système de l’éducation afin de combler les retards engendrés par la fermeture des écoles, en mars dernier, en raison de la COVID-19, les élèves handicapés ou en difficultés d’apprentissage attendent toujours de savoir s’ils seront entre bonnes mains.

C’est du moins ce qu’affirme Luc Chulak, directeur général de la FQA, au sujet du plan de relance scolaire présenté le 11 août par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Selon lui, celui-ci ne contient à peu près rien sur le sort des élèves présentant des difficultés d’apprentissage, tels les milliers enfants autistes qu’il représente.

«Encore une fois, dit-il, les mesures particulières et adaptées pour les élèves handicapés ou en difficultés d’apprentissage ou d’adaptation n’étaient pas présentes dans cette première mouture du plan annoncé. Pourquoi faut-il que les personnes en situation de handicap et les personnes autistes soient ainsi traitées dans un deuxième temps ? Cette façon de faire ne peut perdurer. Tout plan devrait tenir compte de tous les Québécois !»

Le DG de la FQA ajoute que d’agir ainsi ne permet surtout pas aux personnes autistes d’avoir le sentiment d’être membres à part entière de la société québécoise.

«Certes, poursuit Luc Chulak, dans une période marquée par l’urgence et les rapides décisions, les mesures doivent être réfléchies et appliquées dans les plus brefs délais possibles. Mais, cela n’excuse aucunement de traiter systématiquement la réalité des personnes fragilisées dans un second temps, sous forme de document annexé ajouté».

La «continuité» du rattrapage

Au Centre de services scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), questionné sur les doléances exprimées par le directeur général de la FQA, on a indiqué être prêt à répondre aux besoins des élèves en difficulté d’apprentissage. Les écoles du CSSMI procèdent en effet, et ce, sur une base régulière durant une année scolaire, à l’analyse de l’état des besoins de leurs élèves (HDAA ou vulnérables) à partir de différents indicateurs de vulnérabilité. Cela leur permet ensuite d’élaborer les portraits de classe qui permettront d’ajuster les services à offrir à leurs élèves.

Au printemps dernier, nous mentionne le Service des communications du CSSMI, dès les premiers jours du confinement, la première préoccupation a été d’accorder une attention particulière au volet psychosocial, sachant très bien que cette situation inédite dans le parcours scolaire des élèves annonçait que de nouveaux indicateurs de vulnérabilité seraient à considérer au moment de faire les portraits de classe.

«Au niveau scolaire, explique Mélanie Poirier, le CSSMI a soutenu l’idée que le rattrapage ne serait pas l’affaire d’un mois.  Nous misons sur la continuité du rattrapage à chaque étape des nouveaux apprentissages

Là encore, une sensibilité accrue aux indicateurs de vulnérabilité des élèves au niveau scolaire (réussite en français et mathématique ou dans les matières à sanction au secondaire, baisse de rendement comparativement à la normale, etc.) permettra tout au long de l’année d’ajuster régulièrement les services et la planification de l’enseignement.

«Plus que jamais, conclut la porte-parole du CSSMI, la concertation avec les parents des élèves les plus vulnérables sera nécessaire au moment d’ajuster les services.»

Outre les parents, les professionnels, enseignants et intervenants des écoles seront évidemment des joueurs clés dans l’orchestration et l’efficience de ces services.