Les candidats débattent à Lionel-Groulx

L’exercice était expressément destiné à un auditoire estudiantin et, sans se risquer à en évaluer la fréquentation, disons que sans être pleine, la salle était bien loin d’être déserte. Les étudiants ont eu droit à un débat civilisé qui impliquait les représentants de cinq partis politiques, à savoir Sabrina Chartrand (PLQ), Robin Dick (Parti vert), Éric Girard (CAQ), Jean-Philippe Meloche (PQ) et Fabien Torres (QS), lesquels, règle générale, ont répondu aux questions en reformulant les éléments de leur programme respectif, en les adaptant au besoin à la réalité régionale.

Le vote des jeunes

Appelés par l’animatrice (Judith Trudeau, professeure de sciences politiques) à convaincre les jeunes à se rendre aux urnes le lundi 1er octobre, chacun y est allé de sa proposition, à commencer par Éric Girard qui leur a dit que la seule qualité des candidats en lice devrait être une raison suffisante pour aller voter, d’autant plus, disait-il, que pour la première fois depuis 50 ans, cette élection n’opposait plus seulement que les souverainistes aux fédéralistes et que, cette fois, une multiplicité d’options était proposée. «Avec la CAQ, c’est la première fois que des fédéralistes et des souverainistes travaillent ensemble pour faire avancer le Québec, ce qui est un changement structurel fort intéressant. Mais l’important, c’est d’aller voter. Jouez votre rôle» , les a-t-il enjoints.

Pour la première fois de la campagne, le candidat de Québec solidaire, Fabien Torres, qui enseigne la sociologie à Lionel-Groulx, s’est autorisé à dire aux étudiants pour qui voter. «On peut imaginer un autre monde. On peut changer le monde et pour ça, il faudra s’adapter. On va rééquilibrer les richesses, on va se donner un pays à notre image, en prenant le virage écologique. Le projet de Québec solidaire a passé le test de la science économique» , a-t-il plaidé.

«Chaque vote compte, chaque vote est important et même quand on se tait, on fait un choix, mais quand on se tait, le choix qu’on fait c’est de s’en remettre aux autres. Vous pouvez choisir de compter ou de ne pas compter, dans cette élection, ça vous regarde» , a déclaré Jean-Philippe Meloche, terminant son adresse en exprimant sa crainte de voir l’échiquier politique tourner progressivement vers la droite, alors que la gauche a plutôt tendance à se fractionner.

De son côté, Sabrina Chartrand a fait valoir que son parti misait sur une importante commission jeunesse, preuve que l’on misait sur la relève au PLQ. «C’est tellement vrai qu’on a adopté le projet de loi 693 qui oblige la présence d’au moins une personne de 35 ans ou moins sur les conseils d’administration des sociétés d’État. On a aussi créé le Fonds des générations» , a-t-elle énuméré, ajoutant que c’est l’amalgame des générations qui fait du PLQ un parti qui se renouvelle continuellement depuis 150 ans.

Enfin, Robin Dick a parlé de l’urgence d’agir dans un contexte où la question environnementale prend tout son sens, des acteurs importants ayant récemment exprimé que la planète est actuellement fort mal en point. «Je suis lucide, je sais que je ne gagnerai pas cette élection-là, mais je peux vous dire que voter vert, c’est envoyer un message aux autres formations, c’est leur dire que ces questions-là vous préoccupent» , de suggérer le candidat.