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Les albinos de la faune ailée: la corneille blanche

Un exemple d’albinisme chez la corneille de Malaisie.

Les albinos de la faune ailée: la corneille blanche

Publié le 04/01/2013

Un gros oiseau blanc à la forme familière rôde dans la cour arrière de la maison. Intrigant! Pourtant, je reconnais la silhouette… et j’arrive à la conclusion que l’oiseau mystère est une corneille blanche!

En fait, la corneille d’Amérique, à l’instar de la mésange à tête noire, du moineau domestique et autres espèces d’oiseaux, peut être albinos. Le plumage blanc remplace alors les couleurs habituelles de l’espèce. Les plumes blanches peuvent couvrir entièrement ou partiellement l’oiseau, selon les différents degrés d’albinisme.

Pour bien identifier un oiseau, il est donc utile de connaître d’autres critères que l’aspect visuel. Ainsi, le comportement, la taille, la forme, la silhouette, les particularités du bec (effilé, conique, etc.) et la longueur de la queue pourront compléter une observation sur le terrain.

L’albinisme est une carence génétique se manifestant par un plumage blanchâtre, des yeux rouges et un bec rose.

Selon le dictionnaire Larousse, ce phénomène est le résultat d’une mutation génétique qui inhibe la formation d’un enzyme, la tyrosinase, responsable de la synthèse des pigments de mélanine.

Il va sans dire que ce défaut de pigmentation est rare chez la faune ailée. Une étude menée dans un centre de baguage de la Californie a identifié 17 oiseaux atteints d’albinisme sur quelque 30 000 oiseaux capturés.

Outre la race humaine et les oiseaux, l’albinisme touche également les mammifères, les poissons, les amphibiens et les reptiles.

Le Jardin zoologique de Barcelone a déjà accueilli un gorille blanc qu’on a surnommé Flocon de neige. Pour sa part, le Zoo de San Diego a abrité par le passé un koala albinos.

Bien sûr, cette particularité génétique n’est pas en jeu chez les oiseaux naturellement blancs comme les oies des neiges, les goélands et les cygnes.

De plus, quelques espèces d’oiseaux présentent un plumage blanc saisonnier qui ne relève pas de l’albinisme. Le plumage hivernal du lagopède des saules, un oiseau rappelant une perdrix qui vit dans le nord du Québec, étale une couleur blanche tout au long de l’hiver, un exemple de mimétisme naturel. Au printemps, le lagopède perd progressivement son plumage blanc au profit d’une robe brunâtre.

 

Leucisme et mélanisme

On peut également observer à l’occasion des oiseaux aux plumages plus pâles ou plus foncés que ceux indiqués dans les guides d’identification.

À titre d’exemple, une mésange à tête noire arborant une tête plutôt grisâtre a déjà été signalée par un de nos lecteurs. L’oiseau souffrait probablement de leucisme, une aberration du plumage.

Le leucisme, une maladie proche de l’albinisme, consiste en une dilution de la pigmentation.

Mentionnons aussi que des oiseaux peuvent déployer un plumage anormalement sombre. Par exemple, un oiseau présentant habituellement un plumage bleu affichera plutôt une silhouette noire. Ce phénomène s’appelle le mélanisme qui résulte d’une surproduction génétique de pigments de mélanine chez un oiseau ou un mammifère.

Dans la plupart des cas, une zone de plumes anormalement blanches, défraîchies ou foncées n’est pas reliée à ces phénomènes génétiques.

Il s’agit tout simplement d’une conséquence d’une blessure, d’un désordre physiologique ou d’une déficience alimentaire.

L’ingestion de certains aliments et minéraux peut entraîner une coloration spéciale chez un oiseau. Ainsi, on remarque à l’occasion que la tête blanche de l’oie des neiges peut être teintée de rouille par les particules de fer présentes dans le sol où elle se nourrit.