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Les agriculteurs ont maintenant une oreille pour se confier

Les Agriculteurs Ont Maintenant Une Oreille Pour Se Confier

Les agriculteurs ont maintenant une oreille pour se confier

Publié le 13/02/2018

Organisme lancé en 2015, calqué sur un modèle implanté dans la région de Saint-Hyacinthe en 2003, Écoute agricole permet aux agriculteurs en détresse psychologique des Laurentides de se confier à une travailleuse de rang, et ce, en toute confidentialité.

La vie d’un producteur agricole n’est pas de tout repos. Les longues heures de travail, qui s’étendent généralement sept jours sur sept, les aléas de la température, le manque de main-d’œuvre et les profits qui se font de plus en plus rares sont autant de soucis auxquels les agriculteurs sont confrontés sur une base quotidienne. N’ayant personne vers qui se tourner pour discuter de leurs problèmes, Écoute agricole et sa travailleuse de rang, Chantale Maurice, se sont donné pour mission d’offrir des services d’écoute et d’accompagnement aux producteurs agricoles des Laurentides et leurs proches ainsi qu’aux intervenants qui travaillent avec le milieu agricole.

C’est ainsi que depuis octobre dernier, Mme Maurice sillonne les rangs pour aller à la rencontre de ces agriculteurs qui ne voient plus la lumière au bout du tunnel. Et ils sont nombreux.

«Il y a beaucoup de détresse dans les campagnes. C’est étonnant!» lance Chantale Maurice, bien placée pour constater que la pression qui repose sur les épaules des producteurs agricoles est énorme.

«L’instabilité du climat, notamment, demeure le plus grand défi que les agriculteurs auront à relever au cours des prochaines années. Une année, ils doivent composer avec des pluies torrentielles, l’autre, c’est la sécheresse ou des gels hâtifs. Ça fait mal aux producteurs!»

Une oreille attentive

Grâce à son parcours académique qui inclut, entre autres, des formations en agriculture et en travail social, Chantale Maurice est la personne toute désignée pour comprendre la réalité des agriculteurs. Depuis son embauche en octobre dernier, elle a déjà rencontré une cinquantaine d’agriculteurs, d’Oka à Mont-Laurier, qu’elle a mis en contact, lorsqu’il le fallait, avec les bonnes ressources, tels des psychologues ou des conseillers financiers.

«Pas facile d’aller chercher de l’aide quand il faut courir du matin au soir. Je veux donc être là avant que le feu ne prenne, avant que la détresse devienne trop grande» , dit-elle.

Ce sont souvent les intervenants du milieu, des vétérinaires par exemple, qui communiquent avec Mme Maurice pour lui signaler qu’elle devrait peut-être s’attarder à tel producteur agricole.

«On m’appelle et me dit: si j’étais toi, j’irais faire mon petit tour là-bas. Je m’y présente donc, laissant entendre que j’y suis par hasard. D’autres fois, j’embarque dans ma voiture et je prends un rang et je visite les agriculteurs. Il est important de créer un lien de confiance avec eux.»

Vins et fromages

Afin de financer ce service, une soirée de dégustation de vins et fromages aura lieu le 23 février à la Cabane à sucre Constantin, boulevard Arthur-Sauvé à Saint-Eustache. C’est une élève de 5e secondaire de l’Académie Lafontaine, de Saint-Jérôme, aidée de nombreux bénévoles, qui organise cette soirée qui permettra aux agriculteurs de se retrouver entre eux et de discuter de leurs soucis.

Pour réserver son billet pour cet événement ou encore pour bénéficier des services d’Écoute agricole, il suffit de joindre Mme Maurice en composant le 514 929-2476. On peut aussi lui envoyer un courriel à travailleurrang.eal@gmail.com ou visiter la page Facebook Chantale Écoute agricole.