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Le retour des oies blanches marque l’arrivée du printemps

Groupe d’oies des neiges dans un champ. On remarque

Le retour des oies blanches marque l’arrivée du printemps

Publié le 21/03/2014

«Elles arrivent au printemps sur les ailes du vent... Tour à tour elles prendront la tête du peloton, le temps d'une gouvernance.» Voilà un extrait de la magnifique chanson Les Oies sauvages du groupe Mes Aïeux, un texte qui s’avère une ode à l’oie des neiges.

Après le long hiver, l’arrivée des oies blanches au printemps évoque la renaissance de la nature, amenant la joie parmi la population.

En provenance de la côte est américaine, les oies des neiges apparaissent en mars et en avril dans le sud du Québec. Elles demeurent parmi nous de quatre à huit semaines pour ensuite reprendre la route du nord, où elles nichent en groupe. L’oie des neiges se reproduit au mois de juin à l’île Bylot et à l’île de Baffin, dans la toundra du cercle arctique.

L’oie des neiges peut parcourir sans escale un trajet atteignant 1 000 kilomètres, à une vitesse de pointe pouvant atteindre 90 kilomètres à l’heure par vent favorable. Le volatile franchit plus de 8 000 kilomètres entre sa zone d’hivernage américaine et son aire de nidification estivale au cercle polaire.

Au printemps, dans les Basses-Laurentides, elles fréquentent notamment les champs de la région de Mirabel. Elles mangent des graines, des graminées, du maïs, des bulbes et des racines de plantes. À la tombée du jour, elles s’envolent pour passer la nuit sur la rivière des Mille Îles ou près d’un autre cours d’eau.

Elles forment aussi des rassemblements imposants de plus de 50 000 oiseaux, des scènes majestueuses qui peuvent être observées en avril et en mai à la Halte migratoire de Saint-Barthélémy, dans Lanaudière, et à Baie-du-Febvre, en bordure du lac Saint‑Pierre.

L’oie des neiges revêt une parure blanche sur l’ensemble du corps, à l’exception des ailes noires et du bec rose. Le mâle et la femelle revêtent un même plumage. Les jeunes présentent une teinte grisâtre sur le dos.

Le nom exact de l’oiseau est oie des neiges même si le terme oie blanche est encore employé dans le langage populaire. Notons que l’oiseau était désigné sous le nom de «oie blanche» par les ornithologues jusqu’à la période des années 1970.

Oie blanche à l’allure bleutée

Parmi les groupes, on remarque parfois des oies bleues. Il s’agit de l’oie des neiges de forme sombre ou bleutée, laquelle affiche un ventre et un dos foncés surmontés par une tête blanche. Les biologistes estiment qu’entre 1 % et 2 % de la population des oies des neiges affichent une silhouette bleutée.

Oiseau en péril dans les années 1920 en raison de la chasse abondante, l’oie des neiges a repris du poil de la bête en connaissant une hausse constante de sa population, grâce à différentes mesures de conservation décrétées par les gouvernements du Canada et des États‑Unis. La population dépasse maintenant la barre du million d’individus dans le monde, selon des données scientifiques.

Notre oiseau immaculé dispose d’une capacité d’adaptation assez extraordinaire. Par exemple, il a élargi son régime alimentaire en ajoutant le maïs à son menu, une nourriture qu’il ignorait il y a une quarantaine d’années. Opportuniste, l’oiseau a profité de l’expansion de la grande monoculture du maïs au Canada et aux États‑Unis.

Dans les airs, on reconnaît les groupes d’oies des neiges par leur configuration rappelant la lettre V. Par rapport aux bernaches du Canada, la formation aérienne des oies est cependant plus relâchée, moins structurée.

L’oie des neiges ne chante pas, mais émet des cris. Quand les voiliers blancs passent «dans les draps bleus du ciel» (paroles de Mes Aïeux), on entend comme un ricanement céleste qui nous fait vibrer et oublier les récentes froidures de l’hiver.