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Le promoteur plaide l’ignorance

Le promoteur plaide l’ignorance

Publié le 23/06/2011

Le propriétaire du Groupe Platinum, Serge Gauthier, plaide l’ignorance et la bonne foi et se défend bien d’avoir sciemment procédé à des travaux d’abattage d’arbres en milieu humide sur le site du projet de la Gare, à Blainville.

Ce projet, toujours en développement et accessible via la 56e Avenue Est, prévoit, au final, la construction de 252 unités de condominium. Or, une partie du terrain exploité se trouve en milieu humide, selon les normes établies par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.

Rappelons que, à la suite d’une plainte logée par un citoyen (réf.: La vigilance citoyenne est de mise, Nord Info, 18 juin), une équipe du ministère avait tout récemment statué que le déboisement en cours était bel et bien exécuté dans une telle zone et ordonné que les travaux soient arrêtés pour une période d’au moins 75 jours.

Le promoteur affirme de son côté qu’il ignorait totalement que cette portion de terrain se trouvait en milieu humide. «Je l’ai appris au moment où le fonctionnaire du ministère me l’a dit», plaidait-il, pendant qu’il nous faisait visiter le site en question, un vaste terrain défriché et entièrement desséché.

Selon la définition du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs: «L’expression milieu humide couvre un large spectre d’écosystèmes, à savoir les étangs, les marais, les marécages ou les tourbières. Ces écosystèmes constituent l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer la nature du sol et la composition de la végétation.» Plus loin, on ajoute qu’ils peuvent héberger des espèces menacées ou vulnérables, qu’elles soient floristiques ou fauniques.

Or, c’est sur cette base («Deux sortes de fougères et un érable rouge», résume M. Gauthier) que le ministère aurait statué quant à la fragilité écologique du boisé, ce qui étonne le promoteur qui détenait tout de même un permis d’abattage d’arbres émis par la Municipalité. Les règles du ministère établissent cependant que les entrepreneurs ont la responsabilité de se renseigner et d’obtenir une autorisation «avant d’entreprendre des travaux dans un plan d’eau ou en bordure de celui-ci, qu’il s’agisse d’un lac, d’un cours d’eau à débit régulier ou intermittent, d’un étang, d’un marais, d’un marécage ou d’une tourbière», autant d’éléments qu’on ne retrouve vraisemblablement pas sur le site exploité par M. Gauthier.

Ce dernier affirme qu’il avait demandé cette autorisation. «Mon erreur aura été d’avoir pris les devants, en toute bonne foi», dit-il, convaincu que la réponse serait positive et poussé par l’urgence de construire. Depuis l’intervention du ministère, M. Gauthier dit avoir reçu plusieurs appels de propriétaires convaincus qu’ils venaient d’acheter un condominium dans une zone inondable. «Pour un citoyen mécontent, il y a maintenant 110 propriétaires inquiets», laisse tomber l’entrepreneur.