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Le piètre état du bâtiment est mis en cause

Le piètre état du bâtiment est mis en cause

Publié le 21/10/2020

Le directeur du Service de l’urbanisme à la Ville de Sainte-Thérèse, Nicola Cardone, est formel : la démolition envisagée de «la petite maison jaune» est l’aboutissement logique d’un processus de décision qui, en quelque sorte, partait d’une bonne intention.

En faisant l’historique du dossier, M. Cardone rappelle que le promoteur d’un projet d’immeuble à logements locatifs, Immo-Stellco, qui s’était porté acquéreur de trois terrains, incluant celui où s’élève la maison patrimoniale du 257, rue Blainville Est, s’était d’abord engagé à déplacer la maison sur un terrain situé à proximité, rue Mainville.

Or, il semblerait qu’en vertu de la complexité de l’opération et de la fragilité du bâtiment, ce déplacement ne soit plus une option envisageable, malgré sa valeur patrimoniale que d’aucuns mettent de l’avant pour s’opposer à sa démolition.

Selon M. Cardone, l’Inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Thérèse-De Blainville mériterait d’être amené à un niveau supérieur. «Cet inventaire est basé sur l’histoire et la typologie architecturale du bâtiment, sans en faire véritablement une fiche santé», dit-il. La prochaine étape serait de faire un diagnostic de chacune des propriétés identifiées, dit-il, «comme étant potentiellement patrimoniales.»

Une vieille coquille endommagée

Dans le cas qui nous préoccupe, la Ville avait d’abord autorisé le déménagement de la maison avant de constater que la chose serait loin d’être simple. «D’abord on ne pouvait pas la faire passer par la rue Blainville, parce qu’il y a un système électrique important. Par conséquent, il fallait passer par l’arrière. Mais parce que le terrain est dénivelé, il aurait fallu y construire une rue asphaltée, pour assurer la douceur du roulement», indique M. Cardone.

Une analyse du bâtiment a donc suivi afin d’identifier ce que l’on pouvait techniquement déménager. On a constaté, par exemple, que la galerie avant était fortement endommagée, tout comme l’annexe arrière, donc impossibles à déplacer. «Dans les deux cas, on a convenu d’un projet de déconstruction et de reconstruction, mais encore là, on s’est rendu compte qu’on ne pourrait pas réutiliser ces matériaux-là qui sont pourris. Restait donc le carré du bâtiment, qui fait 20 pieds par 24. Tout tient avec des clous, d’où la nécessité d’une surface plane pour le déplacer. Nos experts en déménagement nous ont dit qu’il faudrait aussi enlever les fenêtres», raconte l’urbaniste en faisant l’énumération des autres éléments qui n’auraient pu être réutilisés. «En bout de ligne, il ne nous resterait qu’une vieille coquille endommagée. Une fois rendu sur place, il faudrait déshabiller cette coquille et la rhabiller avec des matériaux modernes», précise-t-il, avant d’ajouter qu’il aurait fallu aussi procéder de la sorte dans le cas hypothétique d’une rénovation sans déplacement.

Une décision le 2 novembre

D’où cette idée de reconstruire à l’identique, ce qui, il en convient, n’aurait qu’une valeur symbolique, mais qui serait tout de même soumise à la population via une consultation écrite portant sur la globalité du projet et annoncée sur le site Web de la Ville.

Suivant cette consultation, qui se poursuivait jusqu’au 21 octobre, le conseil de ville adoptera une nouvelle résolution qui sera identique à la précédente, sinon bonifiée en fonction des commentaires des citoyens. Quoi qu’il en soit, le lundi 2 novembre, le conseil aura à se prononcer sur l’ajustement réglementaire d’un projet impliquant d’abord et avant tout la construction d’un immeuble à logements, et non pas spécifiquement sur le sort de «la petite maison jaune», qui sera définitivement scellé dès que le projet global aura été autorisé.