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Le MTQ étudie la faisabilité: l’autoroute 19 aménagée en boulevard urbain?

Le maire de Bois-des-Filion et porte-parole de la Coalition pour le parachèvement de l’autoroute 19.

Le MTQ étudie la faisabilité: l’autoroute 19 aménagée en boulevard urbain?

Publié le 07/08/2015

Le dossier du parachèvement de l'autoroute 19 vient de refaire surface, alors que le ministère des Transports du Québec (MTQ), en date du 6 août, rapporte qu'une analyse portant sur la faisabilité d'un boulevard urbain avec aménagements de type autoroutier, entre les autoroutes 440 et 640, à Laval et Bois-des-Filion, est actuellement en cours.

«Nos ingénieurs analysent effectivement la faisabilité d’aménager un boulevard urbain», confirme Benoit Lachance, porte-parole du MTQ.

Ce dernier précise que cette analyse découle directement des demandes exprimées par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), en mars dernier, qui mentionnait entre autres «qu’une analyse comparative plus approfondie était requise entre les scénarios d’autoroute à deux voies et ceux de boulevards urbains, y compris celui avec carrefours plans et échangeurs».

Moyens de pression à l’automne

Si la nouvelle de cette étude était donc prévisible, elle n’en demeure pas moins décevante pour Paul Larocque, maire de Bois-des-Filion et porte-parole de la Coalition pour le parachèvement de l’autoroute 19. «Ce scénario a déjà été étudié et n’a pas été retenu pour des raisons de sécurité et parce qu’il ne réglait pas le problème de congestion», pointe M. Larocque qui voit mal comment les choses pourraient être différentes aujourd’hui. «Je pense que c’est un geste politique. Le BAPE s’est dit: on va en donner à tout le monde, incluant les détracteurs du projet.»

Rappelons que cette option (boulevard urbain) est celle privilégiée notamment par la Fondation David Suzuki et le Conseil régional de l’environnement de Montréal.

Plus encore, M. Larocque voit dans cette nouvelle demande d’étude, un moyen de repousser indûment les délais. «C’est en effet un beau prétexte pour étirer la sauce. Le parachèvement de l’autoroute 19 est dans la colonne des projets prioritaires du gouvernement. Je me demande comment sont gérés les projets qui ne le sont pas», a-t-il lâché.

Le dépôt du budget du gouvernement est prévu en avril. La décision d’aller de l’avant ou pas avec le parachèvement de l’autoroute 19 devra donc être prise à ce moment.

Quant aux coûts du projet, désormais évalués à 700 millions de dollars, M. Larocque répète que ce chiffre ne tient pas la route. «Le gouvernement ne veut tellement pas avoir de dépassement de coûts qu’il calcule des intérêts démesurés, ce qui fait gonfler la facture», déplore-t-il.

Selon lui, les coûts pour le parachèvement de l’autoroute 19 en autoroute à deux voies oscillent toujours entre 500 et 600 millions de dollars. Si l’option du boulevard urbain devait finalement être retenue, les coûts seraient davantage de l’ordre de 400 millions de dollars, ce qui fait dire à M. Larocque que «si la solution retenue n’est pas la bonne, ça reste 400 millions de dollars de trop».

Au nom de la Coalition, des milliers d’automobilistes qui empruntent cette voie tous les jours et des élus de la couronne nord et de Laval qui font front commun dans ce dossier, M. Larocque prévient que des «moyens de pression et des coups d’éclat» marqueront la prochaine rentrée. «On a fait confiance, on a été gentils et polis, mais là, c’est le temps pour nous de poser des gestes pour se faire entendre», a-t-il fait savoir, sans toutefois préciser la nature de ces gestes.

Les conclusions de l’analyse présentement menée par le MTQ seront connues d’ici la fin de l’automne 2015. On ne sait pas, à ce stade-ci, si le début du chantier d’abord prévu, rappelons-le, en 2016, mais de façon plus réaliste en 2017, sera retardé ou pas.