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«Le ministre ne comprend pas qu’il ne comprend pas» — Carole Lavallée

(Photo Michel Chartrand)

«Le ministre ne comprend pas qu’il ne comprend pas» — Carole Lavallée

Publié le 07/07/2009

Ce ministre dont le Bloc québécois déplore l’opacité et l’intransigeance relativement aux coupures conservatrices en matière de culture, notamment dans les programmes PromArt et Routes commerciales, c’est James Moore, le délégué de Stephen Harper qui révélait sa profonde méconnaissance du milieu culturel lors de l’émission Tout le monde en parle, en s’avérant incapable d’identifier Guy Laliberté, Félix Leclerc, Atom Egoyan ainsi que Robert Lepage. Quoique celui qui coupait tout aussi allègrement les budgets de Radio-Canada reconnaissait toutefois Pierre-Karl Péladeau.

Nous vous avions déjà relaté cette tournée de consultation du Bloc québécois, pilotée dans la région par la députée Diane Bourgeois, laquelle est accompagnée de la critique en matière de patrimoine, la députée Carole Lavallée, ainsi que de Luc Malo, leur colistier qui déposait à la Chambre des communes la motion M-297, visant à annuler ces compressions budgétaires de quelque 26 000 000 $, que l’on aurait transférés au relais de la flamme olympique.

Et l’insulte de ce transfert de deniers culturels vers le sport était décuplée du fait que le ministre arguait investir 25 000 000 $ aux Prix du Canada, lesquels sont décernés à des artistes étrangers pour se produire chez nous, alors que c’est le mouvement inverse qui se résorbe au point de devenir une impossibilité.

En plus des trois députés venus décrier l’intransigeance de James Moore, qui n’aurait pour argumentaire qu’une impossibilité à évaluer le rendement réel de ces subventions, il y avait Sébastien Gauthier et Mélanie St-Laurent, du Petit Théâtre DuNord, pour témoigner de l’extrême précarité dans laquelle ces politiques d’austérité plaçaient leur petite entreprise sans but lucratif, qui fournit toutefois de l’emploi à une quarantaine de personnes par production.

Et le PTDN en a produit une douzaine, des pièces, chaque fois avec des frais avoisinant les 100 000 $ et souvent sans même savoir quand la subvention arriverait.
«Nous sommes chanceux d’avoir une bonne entente avec les Villes», précisait Mélanie St-Laurent, en soulignant que leur théâtre était souvent le premier employeur des finissants de Lionel-Groulx. «Notre compagnie demeure précaire», constatait-elle avec tristesse, et ce, malgré deux nominations et un prix à la soirée des Masques, de même qu’un hommage de notre chambre de commerce et un prix ROSEQ-RIDEAU, en 2006, pour la pièce Les Envahisseurs.

Sachez que le PTDN offre présentement la fable corrosive intitulée Sac à sacs, jusqu’au 21 août, au 1000, chemin Plan-Bouchard à Blainville.

On déplorait également le fait que les compagnies ne peuvent plus espérer se faire valoir à l’étranger, puisque les crédits d’impôt offerts en contrepartie ne sont d’aucune utilité, ce qui étouffe les productions en les confinant à un petit marché.

En moyenne, Québec finance à hauteur de 25 000 $ des productions pour lesquelles Ottawa injecte quelque 15 000 $, et les députés en pèlerinage d’exiger de la ministre Christine St-Pierre qu’elle propose un transfert complet des budgets en art, culture et communications au registre des compétences québécoises.

On alléguait finalement que chaque dollar placé en culture en rapportait cinq, mais que «le gouvernement Harper créé une crise économique dans un secteur qui allait bien».