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Le maire Perreault pris en défaut par le DGE: querelle partisane à Blainville

Florent Gravel

Le maire Perreault pris en défaut par le DGE: querelle partisane à Blainville

Publié le 17/04/2014

Devant son incapacité à préparer et transmettre au Directeur général des élections (DGE) du Québec le rapport financier de son parti, Vrai Blainville – Équipe Perreault, pour l’exercice financier se terminant le 31 décembre 2013, le maire de Blainville, Richard Perreault, a dû s’adresser au juge de la Cour du Québec afin d’obtenir un sursis.

En fait, en vertu de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités, le chef du Vrai Blainville aurait dû déposer son rapport financier en date du 1er avril. Or, plaidant plusieurs évènements qui ont retardé la production dudit rapport, M. Perreault a finalement obtenu une période additionnelle de 30 jours pour régulariser la situation. «Pour ceux que ça intéresse, nos documents seront livrés en début de semaine prochaine», a‑t‑il déclaré lors de la séance municipale du 15 avril.

Or, si le maire a tenté de minimiser la chose («Dans un autre ordre d’idées, c’est beaucoup moins important, mais je me fais quand même un devoir de vous en informer», a‑t‑il dit), il en va tout autrement pour son adversaire politique et chef du Mouvement Blainville, Florent Gravel. «Si Richard Perreault n’est pas capable de gérer son parti correctement, comment peut‑il penser gérer la Ville pendant quatre ans?» a‑t‑il soulevé.

Opposition à la requête et avis d’infraction

Lors de la période de questions des citoyens, le ton a rapidement monté entre les deux hommes, M. Perreault déplorant le fait que M. Gravel se soit opposé, en vain, à sa requête. Tout de même contrarié par cette démarche, M. Perreault lui a signifié que «le temps de la Cour a été perdu par une contestation infondée».

M. Perreault en a rajouté en soulignant que certains motifs de contestation avaient été qualifiés par le juge lui-même, de «balivernes, de raisons superflues et politiques».M. Perreault a ensuite publiquement déclaré que «nos adversaires politiques sont des mauvais perdants dont l’unique ambition est de nuire, de détruire et de contester, coûte que coûte».

Piqué au vif, M. Gravel a réagi promptement en accusant à son tour le maire d’avoir fait perdre le temps au juge. «Je ne connais pas beaucoup de formations politiques qui n’ont pas remis à temps leur rapport financier», a‑t‑il pointé. S’en est suivi un échange corsé entre les deux hommes, le tout devant une salle médusée.

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que le Vrai Blainville a maille à partir avec le DGE. En février dernier, cinq constats d’infraction ont été émis, trois à l’endroit de Christiane Wedge, représentante officielle du parti Vrai Blainville – Équipe Perreault, à qui l’on reproche, notamment, d’avoir transmis un rapport financier incomplet ou contenant des mentions ou des renseignements faux, et ce, à deux reprises, soit en 2010 et en 2011, ce qui constitue une manœuvre frauduleuse selon l’article 645 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités. Les deux autres avis impliquent Marie-Claude Collin et Jean-René Houle, pour avoir cotisé au‑delà de la limite permise.

Vérification faite auprès du DGE, il appert que Mmes Wedge et Collin, de même que M. Houle ont tous enregistré un plaidoyer de non-culpabilité. Leur audition pro forma est prévue le 17 juin prochain, au palais de justice de Saint-Jérôme, moment où sera fixée leur date de comparution pour l’audition sur le fond.