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Le junco ardoisé: oiseau familier en hiver

Le junco ardoisé: oiseau familier en hiver

Publié le 30/01/2015

En automne, la plupart des oiseaux ont migré vers les contrées tropicales. Heureusement, d’autres beaux oiseaux comme le sizerin flammé et le bruant hudsonien quittent leurs territoires nordiques et passent la saison hivernale près de nos habitations et de nos parcs. Parmi ce groupe, l’oiseau le plus régulier est certes le junco ardoisé, un petit oiseau de la taille d’un moineau qui nous visite bon an, mal an.

En provenance des Hautes-Laurentides, de l’Abitibi ou de la Côte-Nord, le junco ardoisé s’arrête plusieurs mois dans les Basses-Laurentides et autres régions du sud.

Le mâle présente une tête foncée, un dos gris et un ventre blanc. Quand il s’envole, il montre un éclat blanchâtre autour de sa queue grise. Il affiche aussi un bec conique de couleur rose qui ajoute une touche sympathique à cet oiseau familier.

La femelle revêt une parure semblable, se démarquant cependant par des tons brunâtres. Le juvénile, en été, ressemble à la femelle tout en étalant des raies brunes sur sa poitrine.

Au cours des migrations et en hiver, le junco ardoisé privilégie les endroits où poussent les mauvaises herbes tels les champs, les bordures des routes, les jardins ou autres endroits à proximité d’arbres ou de bosquets dans lesquels il peut trouver refuge. Des mangeoires installées sur un terrain découvert donnant sur une haie de conifères attirent, à coup sûr, l’oiseau racé.

Le junco ardoisé visite donc les mangeoires, mais on le voit plus souvent par terre en train de fouiller le sol afin de trouver des graines. Il mange un peu de tout, du tournesol et autres graines comme le millet et le chardon, sans oublier des miettes de pain et du suif. L’été, il mange des insectes, une nourriture protéinique pour ses oisillons.

Dans son territoire de nidification, tel le parc national du Mont-Tremblant, il choisit souvent comme emplacement pour son nid une vieille souche d’arbre ou une cavité dans un tronc renversé.

Les mâles arrivent sur les lieux de nidification en avril, quelques jours avant les femelles. Le mâle courtise sa future compagne en chantant à partir de l’arbre le plus haut de son territoire. Son chant agréable consiste en un trille musical d’une durée de quatre ou cinq secondes.

Conquise, la femelle s’approche du mâle, mais ce dernier peut se montrer agressif, croyant qu’il s’agit d’un autre mâle envahissant son territoire.

Quand le couple est formé, le mâle et la femelle cherchent ensemble les matériaux pour la construction du nid, composé de morceaux d’écorce, de brindilles, de mousse et de poils.

La femelle pond un oeuf par jour jusqu’à concurrence de quatre œufs. Deux couvées par an peuvent être élevées, mais la deuxième ne compte souvent que trois œufs.

La femelle couve durant 12 à 13 jours. Après l’éclosion, les oisillons restent au nid durant une dizaine de jours. Ils peuvent alors voler de leurs propres ailes tout en restant sous l’égide de leurs parents pour une période d’environ deux semaines.

En avril, des juncos ardoisés qui ont migré plus au sud reviennent et se joignent aux juncos de nos cours. On peut alors facilement observer des groupes de plus de 50 oiseaux. Puis, par un beau jour printanier, toute la ribambelle s’envole vers le nord pour fonder de multiples familles, assurant ainsi la continuité de la vie.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre du regroupement Québec-Oiseaux. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com