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Le harfang des neiges rayonne à Mirabel

La plupart des migrateurs s’avèrent des jeunes qui arborent des rayures noirâtres sur le dos et le ventre.

Le harfang des neiges rayonne à Mirabel

Publié le 10/01/2014

Plusieurs personnes ont signalé récemment la présence du harfang des neiges dans le secteur de Mirabel.

Un lecteur indique même avoir observé quatre harfangs dans la même journée en circulant sur les chemins agricoles de la région. Ce résidant de Mirabel demande si le harfang est noté souvent cet hiver et rapporte que ces oiseaux affichaient des taches noires bien marquées.

Effectivement, le harfang des neiges rayonne, depuis le début de l’hiver, en bon nombre dans plusieurs régions du Québec, y compris dans les Basses‑Laurentides.

On enregistre aussi sa présence en abondance dans plusieurs régions des États‑Unis, un phénomène assez rare.

Le nombre d’oiseaux séjournant dans le sud varie en fonction de la population du lemming, une petite souris de l’Arctique. Quand la population de ce rongeur est à son plus bas niveau, le harfang migre en abondance dans les zones habitées du sud du Québec et de l’Ontario.

La plupart des migrateurs s’avèrent des jeunes qui arborent des rayures noirâtres sur le dos et le ventre. Notre observateur a donc aperçu de jeunes harfangs nés l’été dernier.

La femelle arbore davantage de blanc tout en étant mouchetée de noir. Pour sa part, le mâle est blanc comme neige, son statut d’adulte étant atteint à l’âge de deux ans.

À l’état adulte, la femelle surpasse le mâle tant par la taille que par le poids. Son envergure peut atteindre 70 centimètres et son poids dépasse aisément la barre des deux kilos, par rapport à une taille d’environ 55 centimètres et un poids moyen de 1,8 kilo chez le mâle.

Dans la toundra, le harfang se reproduit en grand nombre, une couvée comprenant entre 3 et 15 oisillons.

Par contre, la reproduction est limitée lorsque la population de lemmings subit un cycle à la baisse.

En territoire arctique, il peut toutefois varier son régime alimentaire en se nourrissant de lièvres, de renards, de canards et de lagopèdes (oiseaux du genre perdrix).

En hiver, dans nos régions, il se nourrit de petits rongeurs, surtout des campagnols des champs.

Le harfang des neiges fait partie de la famille des strigidés, qui englobe les hiboux et les chouettes. Les hiboux portent des aigrettes alors que les chouettes n’en ont pas. Notre seigneur blanc est le seul membre de cette famille à être actif le jour et la nuit.

Notre harfang des neiges est une chouette blanche qui fait le bonheur des ornithologues de la région en cet hiver glacial.

Emblème ailé du Québec

Le Québec possède un emblème aviaire du Québec depuis seulement 27 ans. Le gouvernement québécois a en effet proclamé le harfang des neiges comme symbole ailé en 1987, à l’issue d’un concours auprès du monde ornithologique de la province.

Soulignons que le geai bleu et la mésange à tête noire, entre autres oiseaux, figuraient dans ce concours. Mais ces espèces détenaient déjà le statut d’emblème aviaire dans d’autres provinces, le geai bleu à l’Île-du-Prince-Édouard et la mésange à tête noire au Nouveau-Brunswick, éliminant ainsi ces beaux oiseaux de la course.

Selon l’État québécois, le harfang symbolise la blancheur de nos hivers, l’enracinement dans un climat semi-nordique et l’extension sur un très vaste territoire.

Soulignons par ailleurs que l’iris versicolore et le bouleau jaune sont respectivement l’emblème floral et arboricole du Québec.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre du regroupement Québec-Oiseaux. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.