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Le colibri est à nos portes!

Le colibri est à nos portes!

Publié le 27/04/2012

C’est le temps de suspendre les abreuvoirs à colibri! Le colibri à gorge rubis voltige à nos portes, selon le site Projet colibris, une source fiable destinée à accroître les informations sur les colibris.

Créé par Jacques Turgeon, un ornithologue amateur de l’Estrie, le site [www.projetcolibris.org] nous apprend que les trois premiers oiseaux-mouches de l’année ont été observés le 16 avril dernier, dans trois régions différentes du Québec: la Montérégie, l’Estrie et les Bois-Francs. Il s’agit d’oiseaux hâtifs, car plus de 80 % de la population arrive généralement entre le 6 et le 16 mai.

En 2011, plus de 150 personnes d’un peu partout dans la province ont fourni des observations à Projet colibris. Les personnes intéressées à transmettre leurs données n’ont qu’à cliquer sur ce site Internet qui renferme aussi une section fascinante sur le baguage des colibris.

En provenance du Mexique et de l’Amérique centrale, le colibri à gorge rubis migre au Québec dans le but de se reproduire.

Dans les Basses-Laurentides, cet oiseau vert à la gorge rouge et à la poitrine blanche niche dans les boisés et les forêts. Des observateurs d’oiseaux s’interrogent parfois à propos de son absence ou de sa présence dans leur cour. Cette question est liée à l’habitat. Un abreuvoir dans une cour fleurie, située près d’une zone boisée, favorisera sa présence tout au long de l’été. Par contre, le colibri sera absent d’un lieu éloigné d’un boisé, sauf au moment de la migration.

Poids plume pesant moins d’une once, le colibri à gorge rubis est le seul de son groupe à venir au Québec. Il appartient à l’ordre des trochilidés, une branche d’oiseaux qu’on retrouve uniquement en Amérique. Elle regroupe plus de 340 espèces qui vivent pour la plupart en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

L’oiseau-mouche est célèbre pour ses prouesses aériennes. Dans les airs, il zigzague, fait du surplace, recule, le tout au rythme de plus de 50 battements d’ailes à la seconde.

Il est aussi reconnu pour son caractère belliqueux. Le mâle se pavane dans le ciel en guettant les intrus et n’hésitera pas à foncer sur un rival envahissant son territoire.

En général, les mâles arrivent en premier afin d’établir leur propre territoire, suivis par les femelles, lesquelles ne présentent pas de rouge à la gorge. Après l’accouplement, la femelle couve seule les deux œufs, minimes comme des pois, alors que le mâle, polygame, tente de conquérir d’autres femelles.

Eau sucrée et nectar des fleurs

La couleur rouge ou orange de l’abreuvoir attire le colibri. Il n’est donc pas nécessaire de remplir l’abreuvoir d’un liquide contenant du colorant rouge, surtout que certains colorants peuvent renfermer des produits chimiques nuisibles pour le bien-être de l’oiseau.

Le menu idéal s’avère tout simplement de l’eau sucrée. La recette type consiste en quatre tasses d’eau pure (sans chlore, fluor ou autres additifs) et une tasse de sucre blanc. On fait bouillir le mélange de trois à cinq minutes. On peut en faire une bonne quantité et garder le mélange au réfrigérateur.

Idéalement, l’emplacement de l’abreuvoir se trouve dans une zone ombragée afin de retarder la fermentation de l’élixir. Le liquide fermente assez rapidement au soleil et altère la qualité du mélange. Question d’hygiène, le nettoyage de l’abreuvoir doit se faire à raison de deux fois par semaine.

Outre le liquide sucré de l’abreuvoir, le colibri se nourrit, à l’aide de son long bec, du nectar des fleurs, particulièrement celles de couleurs rouge ou orange. Chez les vivaces, il raffole notamment du nectar des ancolies, des campanules et des monardes. Du côté des plantes annuelles, il butine aisément dans les capucines, les géraniums et les gloires du matin. Il fréquente aussi les arbustes fleuris comme les aubépines, les chèvrefeuilles et les pommetiers.

L’oiseau-mouche aime aussi la sève des arbres, profitant des entailles creusées par les pics-bois. Fait moins connu, il gobe des insectes qu’il trouve à l’intérieur de la fleur, sur les feuilles ou en plein vol. L’ingestion d’insectes constitue un apport de protéines vital pour l’oiseau.

On constate donc que la principale occupation de notre diamant ailé est de manger! Pour survivre, il doit prendre une ration quotidienne équivalente à la moitié de son poids, davantage par temps frisquet. L’eau sucrée de l’abreuvoir peut sauver la vie du colibri lors des journées froides du printemps.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com