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Le butor du Parc de la Rivière

Le butor du Parc de la Rivière

Publié le 22/07/2011

J’ai observé récemment un oiseau discret et mystérieux au Parc de la Rivière, un endroit un peu méconnu de Terrebonne. Il s’agit du butor d’Amérique, entendu et vu au milieu de joncs et d’herbes hautes.

En me promenant sur le long trottoir de bois, j’ai entendu comme un bruit de pompe, étrange cri du butor. En parcourant aux jumelles les herbages, j’ai saisi des yeux l’oiseau. Immobile, assez court sur pattes, le cou relevé, la poitrine blanche traversée de rayures brunes qui se marient à la végétation environnante, le butor semblait méditer sous le soleil de cette belle journée d’été.

Cet oiseau de la famille des hérons possède un art du camouflage digne d’un maître. Il atteint le paroxysme du mimétisme quand le vent souffle, ondulant alors son corps au même rythme que les plantes environnantes!

Oiseau solitaire, le butor d’Amérique est surtout actif la nuit, bien qu’il se déplace parfois le jour.

Pour se nourrir, il pêche des petits poissons, des grenouilles et attrape aussi de gros insectes sur les tiges.

Durant la saison des amours, l’oiseau se dévoile au grand jour. Le mâle et la femelle, à la parure identique, tournoient dans le ciel en guise de parade nuptiale.

Le couple formé, trois à cinq œufs sont pondus par la femelle. Celle-ci est extrêmement discrète quand elle quitte ou réintègre le nid.

Chevalier et martin-pêcheur

Plus de vingt espèces d’oiseaux ont été notées lors de cette balade en bordure de la rivière des Mille Îles.

Sur la grève, j’ai remarqué le chevalier grivelé, oiseau au dos brun et au ventre blanc marqué de taches foncées, lequel était appelé chevalier branle-queue dans les guides d’identification des années 1980. Comme son ancien nom l’indique, il relève la queue en parcourant les berges des cours d’eau.

Au bord de la rivière, le martin-pêcheur d’Amérique a plongé de manière quelque peu maladroite en vue de capter un poisson.

À l’intérieur du parc, le viréo aux yeux rouges a chanté à la cime d’un érable. Dans les buissons humides, la paruline masquée a lancé un retentissant «clok», son cri d’alarme. J’ai pu voir tant le mâle que la femelle. Les deux présentent un dos verdâtre et une poitrine jaune, la différence résidant dans le masque noir porté par le mâle.

Dans les airs, un urubu à tête rouge a plané au-dessus du boisé, à la recherche d’animaux morts. Cet oiseau, qu’on appelait auparavant vautour à tête rouge, joue un rôle écologique en faisant disparaître charognes et carcasses.

Parmi les autres espèces d’oiseaux, soulignons la présence de l’hirondelle bicolore, du pluvier kildir, du grand héron, du quiscale bronzé, du tyran huppé et de la paruline jaune.

D’une distance approximative de 250 mètres de longueur, le trottoir sur pilotis mène à une tour d’observation de quelque 12 mètres de hauteur. Avant d’arriver à la tour, un embranchement du trottoir traverse aulnes, roseaux et érables pour arriver à un second point d’observation sur l’eau.

Du haut de la tour, le panorama offre une vue superbe sur cette région de la rivière des Mille Îles, notamment sur l’île Saint-Joseph.

Le Parc de la Rivière est situé au bout de la 40e Avenue, non loin des limites de Bois-des-Filion. Il est accessible par le chemin Côte de Terrebonne. Location de canots et de kayaks sur place par le Groupe Plein Air Terrebonne, organisme responsable des activités. Accès gratuit. Info: 450-471-1933, gpat@gpat.ca ou [www.gpat.ca].