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Le baguage d’oiseaux, une activité fascinante

La bernache du Canada est l’une des espèces faisant l’objet de baguage

Le baguage d’oiseaux, une activité fascinante

Publié le 14/09/2012

Tenir un oiseau dans ses mains et lui mettre la bague au doigt! En compagnie de bagueurs professionnels, j’ai participé à quelques reprises à cette activité, une expérience précieuse pour connaître davantage les oiseaux.

Le baguage d’oiseaux consiste à identifier un oiseau après l’avoir capturé dans des filets. Une bague proportionnelle à la taille de l’oiseau est ensuite fixée délicatement à une patte du volatile. Dans le cas de gros oiseaux comme la bernache du Canada, un collier est installé autour du cou.

Cette activité scientifique permet de cumuler des données sur l’âge, l’état de santé et autres éléments d’un oiseau par rapport à son espèce.

Des émetteurs minuscules peuvent aussi être posés à une patte par des biologistes spécialisés. L’installation de ces émetteurs permet de connaître la route et la durée migratoire d’un oiseau. Ainsi, on a appris que les colibris à gorge rubis voyagent rapidement entre le Costa Rica et le Québec, un trajet de moins d’une semaine.

Au Québec, on trouve une dizaine de centres de baguages d’oiseaux, notamment l’Observatoire d’oiseaux de l’Université McGill, basé à Sainte-Anne-de-Bellevue, et l’Observatoire des oiseaux de Tadoussac. Mentionnons également la Station de baguage de Stoke, en Estrie, spécialisée dans l’étude des colibris.

La capture des oiseaux est illégale au Canada, en vertu des lois de la protection de la faune du gouvernement fédéral et provincial. Pour baguer les oiseaux, il faut détenir un permis délivré par le Service canadien de la faune (SCF).

Avant d’accorder un permis, le Bureau de baguage des oiseaux, qui relève du SCF, examine les objectifs du projet et s’assure que les méthodes de capture et de marquage sont appropriées pour l’espèce. Il vérifie aussi l’expérience du bagueur en ce qui a trait à la capture, à l’identification et à la manipulation des espèces d’oiseaux. Sans formation appropriée, on risque de blesser un oiseau qu’on retire des filets ou qu’on tient dans la main.

Bernache au collier numéroté: que faire?

Un lecteur a récemment mentionné qu’il avait vu une bernache du Canada portant un collier orange numéroté, sur la rivière des Mille Îles, et demande ce qu’il faut faire.

Il peut signaler sa trouvaille en composant le numéro sans frais 1 800 327-2263 ou consulter le site Internet [www.reportband.gov].

Si on trouve une bague ou un collier, l’objet doit être envoyé à l’adresse suivante: Bureau de baguage d’oiseaux, Centre national de la recherche faunique, Environnement Canada, Ottawa (ON)  K1A 0H3.

Il faut fournir le plus de détails possible, tels la date, le lieu, les chiffres inscrits sur la bague (ou le collier), la couleur, le nom et l’adresse de l’observateur.

En retour, l’observateur recevra un certificat indiquant le lieu et la date de la pose de la bague, le nom de l’espèce d’oiseau, son sexe et son âge.

Le Programme nord-américain de baguage des oiseaux repose sur le signalement de bagues d’oiseaux par le grand public. Au Canada, on ne retrace qu’environ 10 % des bagues posées aux oiseaux de gibier comme les canards et les oies, et moins de 1 % des bagues installées sur les oiseaux chanteurs comme les bruants et les mésanges.

La contribution du public favorise les recherches des biologistes pour l’estimation des populations d’oiseaux et la protection des espèces en péril.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com