logo journal nord-info
icon journal
L’allure racée du faucon émerillon

L’allure racée du faucon émerillon

Publié le 12/02/2014

L’hiver s’avère la période idéale pour observer les faucons, les buses, les éperviers et autres oiseaux de proie. Ces oiseaux au bec crochu quittent les boisés et les forêts et peuvent être aperçus plus facilement près des zones habitées.

Quelque 20 des 27 espèces de ce groupe hivernent en petit ou en grand nombre dans le sud de la province. L’un des plus beaux fleurons de cet essaim est certes le faucon émerillon, un petit oiseau de la taille d’un geai bleu.

Oiseau discret en été, le faucon émerillon se montre davantage en hiver près de nos cours et de nos maisons.

Le mâle présente une allure racée, avec son dos bleu cendré, son ventre blanc tacheté de brun, ses favoris noirs à la figure et sa queue bariolée se terminant par un écusson noir. La femelle porte le même costume, à l’exception de son dos brunâtre.

Les faucons se démarquent par leurs longues ailes pointues et leur longue queue étroite, comparativement aux buses aux ailes larges et aux éperviers à la queue courte.

Le faucon émerillon se nourrit principalement de pigeons, de tourterelles, de moineaux, d’étourneaux et autres oiseaux qu’il capture après une brève poursuite. Il mange également des souris et autres petits mammifères ainsi que des insectes.

Notre oiseau racé est un chasseur d’une grande habileté. Grâce à sa vitesse supérieure, il prend par surprise sa proie et la saisit en vol avec ses longues serres. Il vole à l’horizontale, assez près du sol, et effectue une spirale soudaine vers l’oiseau convoité. Cette poursuite endiablée dure à peine quelques secondes.

Il peut déguster son repas sur place ou l’emmener ailleurs. Notre faucon fait aussi des réserves en entreposant des carcasses dans une cavité d’arbre, un garde-manger particulièrement utile lors des journées maussades de l’hiver. Il constitue d’autres réserves lors de la période de nidification.

Comme ses longues ailes ne lui permettent guère de bien manœuvrer à l’intérieur des forêts denses, le faucon émerillon fréquente plutôt les milieux découverts comme les rives des lacs et des rivières ainsi que l’orée des boisés. Aussi, il est souvent aperçu dans les zones rasées des couloirs de nos grandes lignes de transport électriques.

Il aménage habituellement son nid dans un grand conifère surplombant un terrain dégagé.

La femelle couve cinq oisillons (en moyenne) durant une trentaine de jours. Le mâle la remplace lorsqu’elle part pour s’alimenter aux alentours.

Les parents demeurent ensuite avec les jeunes pendant près d’un mois, montrant à ceux‑ci les techniques de vol et de chasse.

Hausse notable au Québec

Oiseau considéré comme assez rare il y a une cinquantaine d’années au Québec, le faucon émerillon connaît une hausse sensible de sa population.

L’interdiction du DDT, un puissant insecticide aux effets néfastes sur les œufs des faucons, et la multiplication des habitats favorables expliquent l’augmentation de ses effectifs.

Sa présence est maintenant régulière dans les Basses-Laurentides, tant en été qu’en hiver. Il est repéré tant dans les parcs de banlieue, tel le Parc du Domaine-Vert, qu’aux abords de la rivière des Mille Îles, notamment aux alentours du marais Tylee, de Rosemère.

À l’échelle de l’Amérique du Nord, le faucon émerillon se reproduit en milieux favorables de l’Alaska à Terre‑Neuve.