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DPJ: «La situation se détériore», soutient le syndicat

On reconnaît, lors de la présentation du bilan de la DPJ, Claire Godin, directrice du programme jeunesse au CISSS des Laurentides, Myriam Briand, directrice de la protection de la jeunesse, Yves St-Onge, président-directeur général adjoint.

DPJ: «La situation se détériore», soutient le syndicat

Publié le 25/10/2019

L’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (l’APTS), par le biais de sa représentante nationale, Marie-Ève Meilleur, a récemment dénigré le 16e bilan annuel des directions de la protection de la jeunesse (DPJ) du Québec, déposé le 25 septembre.

«Les plus récentes statistiques annuelles concernant le nombre de signalements faits auprès de l’ensemble des directions de la protection de la jeunesse (DPJ) confirment encore une fois que la situation globale se détériore» , estime Mme Meilleur avant d’ajouter que les mesures annoncées en juillet dernier par le ministre Carmant «ne semblent pas capables d’endiguer la pression sans cesse croissante qui afflige le réseau de la DPJ, de la réception des signalements jusqu’à la fin des interventions» .

En 2018-2019, dans les Laurentides, 10 544 signalements ont été traités. Il s’agit d’une hausse de 11,5 %. Sur ce nombre, 3 946 signalements ont été retenus, ce qui représente 29 signalements par jour où une personne se préoccupe d’une situation d’un enfant.

Pour Marie-Ève Meilleur, pas moins de 270 millions $ seraient nécessaires pour répondre à l’ensemble des besoins de la province.

«Les services se sont systématiquement désagrégés au fil des ans sous l’effet des compressions budgétaires et du sous-investissement, et ce, tant en première ligne que dans les centres jeunesse» , indique-t-elle, certaine qu’une véritable amélioration doit passer par l’élimination de la surcharge de travail, une meilleure organisation du travail, des mesures pour retenir et attirer le personnel ainsi que l’élimination de la violence faite aux intervenants.

Le CISSS investit 8 M$

Au CISSS des Laurentides, on se dit conscient que le travail exercé au quotidien est délicat et que les cas s’alourdissent. Afin de répondre à la hausse constante et récurrente des signalements traités par l’équipe de la Direction de la protection de la jeunesse et des demandes pour obtenir des services psychosociaux à la Direction du programme jeunesse, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides a procédé, en juin dernier, à la création de près de 165 postes d’intervenants et dix postes dédiés au soutien clinique des équipes.

Ces démarches, explique Julie Lemieux-Côté, agente d’information au CISSS des Laurentides, s’avéraient plus qu’essentielles dans un contexte où les demandes de services au programme jeunesse et les signalements traités par la DPJ augmentent de manière importante d’année en année. Or, l’augmentation de l’achalandage dans les deux secteurs d’activité repose sur les épaules d’équipes composées de professionnels dévoués qui nécessitaient un ajout d’effectifs pour les soutenir dans cette noble cause qu’est la protection des enfants.

«C’est pourquoi la direction du CISSS des Laurentides n’a pas hésité à investir 8 M$ supplémentaires spécifiquement pour l’ajout de ressources, et ce, en plus du 4 M$ versé par le ministère de la Santé et des Services sociaux, d’insister Mme Lemieux-Côté. Les intervenants du CISSS des Laurentides font un travail exigeant, remarquable et essentiel. Chaque jour, nous sommes témoins de leur engagement hors du commun et de leur précieuse contribution qui font la différence dans la vie des jeunes les plus vulnérables de notre région. Le CISSS des Laurentides est soucieux du bien-être des intervenants et demeure actif dans la mise en place de différentes actions et projets pour assurer une meilleure intensité de services et ainsi mieux répondre aux besoins des jeunes et de leur famille.»