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La silhouette brune de la perdrix grise

On peut observer la perdrix grise dans les prés et les champs cultivés situés près d’un boisé d’arbres feuillus.

La silhouette brune de la perdrix grise

Publié le 17/02/2014

Un groupe d’une dizaine d’oiseaux d’apparence brunâtre traverse une route de Mirabel par un début d’après-midi de février.

Des poules? Des canards? Des gélinottes? En fait, nos curieux volatiles s’avèrent des perdrix grises, des oiseaux facilement repérables en hiver, en raison de leur costume foncé se profilant sur le manteau blanc de l’hiver.

La perdrix grise porte son nom en raison de sa poitrine grise. Dans la réalité, son allure générale est plutôt brunâtre avec son dos brun, son carrelage marron aux flancs, sa queue orangée et sa tête ocre. De fines lignes blanches serpentent son dos. Le mâle se distingue par une grande tache brunâtre sur le ventre.

Notre perdrix a une queue courte et des ailes petites et arrondies, ce qui amène l’oiseau à voler en virevoltant sur de petites distances.

Elle vit en groupe de 10 à 25 bêtes, sauf au moment de la saison des amours au printemps. En période de reproduction, elle forme un couple qui engendre de 10 à 20 oisillons. La femelle couve les œufs durant un peu plus de trois semaines. Les jeunes demeurent dépendants des parents pendant 14 jours.

Après cette période, les perdreaux amorcent l’apprentissage du vol en effectuant de courtes envolées. Les jeunes et les adultes vivent ensemble jusqu’à la fin de l’hiver.

La perdrix grise se pavane de manière spectaculaire en saison nuptiale. Le mâle et la femelle entrent dans la danse des amours en effectuant des sauts et en se caressant le bec et le cou. Pour sa part, le mâle étale ses flancs en se dandinant et en s’étirant vers la femelle. La plupart du temps, le couple demeure uni toute la vie. Le nid prend une forme assez rudimentaire, caractérisé par un assemblage de brindilles sur une petite dépression dans la terre.

La perdrix grise est plutôt silencieuse quand elle se nourrit dans les champs. Par contre, elle lance des cris brefs lors des vols en groupes.

Son régime alimentaire est varié, ce qui lui permet de s’adapter selon les saisons. Elle se nourrit de graines, de baies, de bourgeons, d’insectes et de vers de terre.

Territoire limité au sud de la province

Identifiée auparavant sous le nom de perdrix européenne, la perdrix grise habite les prés et les champs cultivés situés près d’un boisé d’arbres feuillus. Au Québec, elle fréquente uniquement les régions agricoles du sud du Québec, tels les labours de Mirabel.

Notre oiseau des champs fait partie du groupe des gallinacés, lequel comprend six autres espèces au Québec. Dans les Basses-Laurentides et autres régions du sud de la province, on peut observer le dindon sauvage et la gélinotte huppée, désignée à tort sous le nom de «perdrix» par les chasseurs. Dans les régions nordiques, on peut voir le tétras à queue fine, le tétras du Canada, le lagopède des saules et le lagopède alpin.

La taille de la perdrix grise est un peu plus petite que la gélinotte huppée, atteignant quelque 48 cm contre 56 cm.

Au plan historique, la perdrix grise est une espèce assez récente au Québec. En provenance de l’Europe, la perdrix grise a été introduite en grand nombre au début des années 1900 dans plusieurs régions des États‑Unis à des fins de chasse au petit gibier.

Elle s’est adaptée assez facilement à son nouvel environnement pour ensuite apparaître en Ontario vers 1910 et au Québec vers 1930. Elle a aussi été introduite dans la région de Rigaud dans les années 1940 pour ensuite connaître une expansion de sa population dans les basses-terres du Saint‑Laurent.