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« La modernisation arrivera déjà 5 ans trop tard »  – Dr Lino Gianni Birri

Photo Mychel Lapointe – « Rappelons que l’Hôpital de Saint-Eustache avait déjà atteint un point critique il y a plus d’une décennie » fait remarquer le Dr Lino Gianni Birri.

« La modernisation arrivera déjà 5 ans trop tard » – Dr Lino Gianni Birri

Publié le 05/10/2021

Promise depuis un certain temps déjà, la modernisation de l’Hôpital de Saint-Eustache arrivera trop tard, selon ce que soulève le Dr Lino Gianni Birri, spécialiste en médecine interne générale à l’Hôpital de Saint-Eustache.

« Rappelons que l’Hôpital de Saint-Eustache avait déjà atteint un point critique il y a plus d’une décennie, notamment en ce qui concerne l’incongruité́ de son urgence et le manque important de plateaux techniques et de soins intra hospitaliers. La modernisation arrivera déjà 5 ans trop tard. Notre hôpital peine à recevoir adéquatement les spécialistes, alors qu’ils s’empilent et s’éparpillent, affectant de plein fouet les patients. Pour assurer un corridor de services qui soit solide afin de desservir adéquatement un bassin de près de 300 000 personnes, l’Hôpital de Saint-Eustache doit être en mesure d’assurer une complémentarité avec l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, et ceci passe par l’augmentation notable de sa capacité hospitalière » évalue-t-il.

Le médecin y allait de cette déclaration mardi matin dernier alors que la Coalition Santé Laurentides (CSL) en était à la dernière journée de sa tournée des hôpitaux laurentiens dans l’objectif de « faire connaître les besoins urgents en soins de santé et services sociaux » qu’ont les citoyens de la région.

« Situation alarmante »

Dans le cas l’Hôpital de Saint-Eustache, l’augmentation « critique » dans la dernière décennie de la population des Basses-Laurentides que dessert l’hôpital, en plus de la population du territoire de Laval-Ouest et la nation Mohawk de Kanesatake, « est venue fragiliser de manière sérieuse sa capacité hospitalière, faute de financement et de ressources adéquates » considère-t-on à la Coalition.

Si bien que « la situation est à ce point alarmante que l’échéancier de construction doit commencer dès maintenant et ne pas perdre un jour de plus ».

C’est d’ailleurs ce qui se traduit dans les propos de Marc L’Heureux, préfet de la MRC des Laurentides et membre du comité directeur de la CSL.

« Les membres du comité directeur de la CSL ont échangé (avant le point de presse tenu à proximité du centre hospitalier) avec les élus, les usagers, le personnel de soin et les médecins pour faire le point sur la situation actuelle à l’Hôpital de Saint-Eustache. Certes, la pandémie a été au cœur de nos discussions. Mais elle n’a mise en lumière que l’inconvenance d’une capacité d’accueil et de traitement des patients qui existait bien avant et qui a atteint ses limites. C’est une situation tout à fait inacceptable, sachant l’importance de la population des Basses-Laurentides, l’hôpital qui la dessert nécessite une mise à niveau notable, pour lui permettre de pleinement jouer son rôle ».

Un rappel

Dans un tel contexte, il y a tout lieu, évalue Denis Martin, préfet de la MRC de Deux-Montagnes et maire de Deux-Montagnes, de faire un petit rappel aux membres laurentiens du Conseil des ministres

« Il y a à peine 4 ans, le député de la circonscription Deux-Montagnes (Benoit Charette, pour ne pas le nommer, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et ministre responsable de la Lutte contre le racisme), alors dans l’opposition, aujourd’hui membre du Conseil des ministres, défendait à juste titre qu’il est inacceptable que les Laurentiens aient à se déplacer hors de leur région pour recevoir des soins secondaires de base. C’est encore le cas aujourd’hui, devons-nous nous en désoler. Le financement, comme il le disait à l’époque, n’a pas suivi le patient. La Motion unanime du 6 mai à l’Assemblée nationale lui donne aujourd’hui toute la légitimité, de même qu’à ses autres collègues ministres et députés de la région, que son gouvernement livre le rattrapage financier nécessaire et ait un plan de match pour accélérer la modernisation et l’agrandissement de tous nos six centres hospitaliers de la région ».

La solidarité

Pour sa part, Pierre Charron, maire de Saint-Eustache, plaide la solidarité régionale pour la desserte de la population en soins de santé.

 « Nous avons le même objectif, du sud au nord de notre région : c’est d’obtenir ce qu’il faut pour notre population afin d’avoir accès aux soins appropriés peu importent les circonstances. Je pense que nos impôts valent les impôts de tout le monde au Québec : il est juste et normal d’avoir un retour équitable pour la santé des citoyens eustachois et des Laurentides » avance-t-il en prônant un retour à la gouvernance locale et la proximité d’accès, « pour améliorer le recrutement et la rétention du personnel et plus globalement renforcer l’accessibilité d’une offre de soins de santé primaires et secondaires complets dans toute la région ».