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La médiation familiale: pour une séparation à l’amiable

Julie Dansereau

La médiation familiale: pour une séparation à l’amiable

Publié le 21/01/2014

Il n’est pas toujours facile de réussir sa vie de couple et de parent. Parfois, les choses se compliquent à un point tel que la séparation devient la seule issue envisageable.

Facile à dire, mais pas forcément facile à faire. Pour éviter de se chamailler, de judiciariser rapidement le problème ou tout simplement parce qu’ils ont le souci de franchir cette étape le plus sereinement possible, de nombreux couples ont recours à la médiation familiale.

Julie Dansereau est travailleuse sociale et œuvre en médiation familiale depuis 10 ans, à Boisbriand. En prévision de la Journée québécoise de la médiation, qui aura lieu le 5 février, elle fait la promotion d’un service auquel elle croit résolument. Elle pointe d’ailleurs une donnée statistique probante, émanant du ministère de la Justice, à l’effet qu’en 2008, 82 % des couples qui avaient eu recours à la médiation avaient conclu une entente.

L’Association de médiation familiale du Québec (AMFQ), dont elle fait partie, signale par ailleurs que le recours à cette expertise est deux fois plus fréquent au Québec (22 % des couples en voie de se séparer y ont recours) que dans le reste du Canada (11 %), des données compilées entre 2001 et 2006.

Ni juge ni arbitre

«La médiation familiale n’est pas une thérapie de couple. Elle permet de se retrouver dans un lieu neutre, devant une personne impartiale qui aide le couple à négocier une entente équitable», indique Julie Dansereau, qui précise au passage que le médiateur ne se pose ni en juge ni en arbitre et ne prend aucune décision pour le couple. «Le médiateur est un facilitateur», résume‑t‑elle.

En ce sens, la médiation permet à un couple en instance de séparation de s’entendre à l’amiable sur la garde des enfants, la pension alimentaire, le partage du patrimoine familial, par exemple, enfin, toutes ces choses qui peuvent rapidement devenir sources de conflits. «En fait, nous travaillons à prévenir les torts qui pourraient être causés à la famille par les tensions, le stress et les coûts engendrés par la séparation», poursuit Mme Dansereau.

Le ministère de la Justice du Québec adhère à ce point au principe qu’il offre aux conjoints avec enfants de payer les cinq premières heures du processus de médiation. Québec offre également de défrayer deux heures et trente minutes de services professionnels dans le cas d’une demande de révision d’un jugement ou d’une entente, lorsque les parents ont déjà bénéficié de services de médiation familiale.

Outre les travailleurs sociaux, on précise que les avocats, les notaires, les conseillers en orientation, les psychologues, les psychoéducateurs et les professionnels œuvrant pour un centre de protection de l’enfance et de la jeunesse, pour autant qu’ils soient accrédités en ce sens par leur ordre professionnel, peuvent offrir des services en médiation familiale.

Généralement, on procède en trois étapes (évaluation, négociation et rédaction du rapport) au terme desquelles le couple peut consulter un conseiller juridique pour faire vérifier l’entente et lui donner une forme légale. Après coup, lit‑on sur le site Web de l’AMFQ, l’entente pourra être entérinée par un tribunal ou encore homologuée par un greffier spécial pour lui donner une valeur légale équivalant à celle d’un jugement.

Or, si vous optez pour la collaboration plutôt que la confrontation, comme le professe l’AMFQ, vous êtes invités à recourir à la médiation familiale. Pour trouver un médiateur accrédité, vous pouvez consulter le site de l’organisme, à l’adresse suivante: [www.mediationquebec.ca]. Il suffit d’inscrire votre code postal dans l’espace prévu à cet effet pour voir défiler la liste des professionnels accrédités de votre région. Vous trouverez également une foule d’informations sur le site du ministère de la Justice, au [www.justice.gouv.qc.ca].