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La fermeture du Centre Mélaric inquiète les gens d’ici

Les citoyens qui veulent s’affranchir de leur dépendance à l’alcool, aux drogues ou aux médicaments peuvent se référer au Centre de réadaptation en dépendance des Laurentides en appelant au 1-888-345-1395 ou en visitant leurs installations de Deux-Montagnes (ci-dessus) (333, rue Antonin-Campeau) ou celles de Sainte-Thérèse (6, rue de l’Église).

La fermeture du Centre Mélaric inquiète les gens d’ici

Publié le 20/01/2016

Vivre avec une dépendance à l’alcool, aux drogues ou aux médicaments n’est pas une mince affaire. Quand le désir de quitter ce mode de vie se fait sentir et que les délais d’attente sont de quelques semaines pour suivre une thérapie au public, c’est la galère. L’Eustachois Robert (nom fictif) a été chanceux en fréquentant, en 2008, le Centre Mélaric de Saint-André-d’Argenteuil, qui a récemment fermé ses portes faute de financement. Un choix qui lui a sauvé la vie.

Ce dimanche, Lise Bourgault, directrice générale adjointe du Centre Mélaric, a poussé un cri du cœur à l’émission Tout le monde en parle en témoignant du sous-financement qui touche les centres de désintoxication au Québec. « Depuis le 1er mai 2015 qu’on appelle à l’aide. On a écrit à tous les ministres concernés. Malheureusement, nos appels n’ont pas été entendus », y a-t-elle dit.

Une situation qui attriste Robert qui a fréquenté ce Centre. « Autrefois, je consommais de l’alcool, des drogues et j’étais violent. Quand je suis arrivé à Mélaric, c’était sur un ordre de la cour : soit j’allais en prison; soit je suivais une thérapie pour reprendre le contrôle sur ma vie. J’y ai suivi une thérapie de six mois et je n’ai plus consommé depuis ce temps », explique-t-il. « Je sais toutefois qu’il existe d’autres ressources dans la région, comme le Pavillon Hamford de Lachute», ajoute-t-il.

Mais la réalité de Mélaric rejoint aussi les autres centres de thérapie comme le Pavillon Hamford qui cumule des arrérages de 400 000 $. « Depuis le 1er mai, le gouvernement a diminué les prestations d’aide sociale [des bénéficiaires qui suivent une thérapie avec hébergement] de 747 $ à 200 $, ce qui fait que les toxicomanes et les alcooliques qui perdent tout ne peuvent venir chez nous pour recevoir de l’aide et se payer une thérapie », explique Yannick Benoit, directeur de l’organisme à but non lucratif qui offre 58 places aux « dépendants » pour des thérapies de 3 mois.

Des ressources publiques limitées

Ainsi, les citoyens des Laurentides aux prises avec un problème d’alcoolisme ou de toxicomanie n’ont d’autre choix que de se tourner vers les ressources publiques existantes. « Nous avons 19 places en hébergement à Saint-Jérôme pour des services de désintoxication et nous offrons aux patients des thérapies de 21 jours. Après, un suivi externe se fait à partir de nos autres installations régionales », explique Myriam Sabourin, agente d’information du Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSS).

Un fait qui ne laisse pas Robert indifférent. « Une thérapie de 21 jours, c’est à peine le temps de “débrumer” et on te met dehors. La seule chose qu’on a envie de faire en sortant de là, c’est de retourner vers ce qu’on connaît : la drogue et l’alcool », affirme ce dernier.

Une situation aberrante, selon Benoit Charette

Pour le député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, la fin de Mélaric est une des conséquences de la réforme de l’aide sociale mise en place par le gouvernement actuel. « La fermeture de Mélaric est une aberration. Pour certains, la thérapie qui y était offerte leur permettait d’avoir une chance de réintégrer la société plutôt que d’aller en prison. La détention de ces derniers va coûter beaucoup plus cher à l’État que leur faire suivre une thérapie», a déploré ce dernier.