Ce premier contact, qui se fait par téléphone, se veut une amorce non invasive, tout en douceur. «Leucan est présent pour alléger, pour rassurer, explique d’une voix calme l’agente de service aux familles Jocelyne Leblanc. La première approche se fait avec tact. On se renseigne. Parfois l’échange peut être très émotif, cela dépend du moment, ou encore des nouvelles que les parents ont reçues des médecins.»
Œuvrant depuis presque toujours dans le communautaire, la mission d’aide a toujours été présente dans la vie de Jocelyne. «Non, je ne prends pas sur moi la vie des gens. La dernière chose dont ils ont besoin, c’est de quelqu’un qui pleure. Je suis touchée, c’est certain, mais mon travail en est un d’écoute», explique celle qui détient un baccalauréat en psychologie.
S’assurant que les familles bénéficient d’un réseau de soutien autour d’elle, l’agente de service aux familles veille aussi à développer des liens de confiance entre elle et les parents touchés par la maladie. Si certains d’entre eux préfèrent taire leur douleur, d’autres, par contre, n’hésiteront pas à se confier.
Séquelles
Qui dit guérison, dit aussi séquelles, puisque les deux tiers des enfants vivront avec des séquelles bénignes ou plus graves. «On parle d’équilibre, de problèmes de mémoire (apprentissage scolaire difficile), de croissance arrêtée, d’infertilité. Parfois la chimio touche les os aussi, à la vision périphérique. L’ouïe aussi est atteinte et il n’est pas rare de voir l’enfant porter des appareils auditifs.»
Évolution personnelle
«Est‑ce que quelque chose a changé dans ma vie depuis que je suis chez Leucan? Je constate que rien n’est acquis, que le cancer touche tout le monde, que tu sois riche, blond, pauvre, peu importe. Personne n’est à l’abri, et pour ça, on doit profiter de la vie au maximum», suggère Jocelyne Leblanc.