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Jardins de Familles: pour atteindre l’autonomie alimentaire

Viateur Raymond, vice-président de l’Association des Jardins de Familles des Laurentides. (Photo Claude Desjardins)

Jardins de Familles: pour atteindre l’autonomie alimentaire

Publié le 27/04/2017

Il fut un temps où quiconque disposait de son petit carré de terre pouvait assurer, à lui-même et sa famille, que la faim soit biffée de la liste des soucis quotidiens. L’autonomie alimentaire, telle est la grâce que vous souhaite l’Association des Jardins de Familles des Laurentides.

L’organisme, nouvellement formé et accrédité, compte dans ses rangs un fier promoteur de la chose en Viateur Raymond, prêtre retraité que d’aucuns reconnaîtront comme le fondateur, en 1964, de la paroisse Saint-Rédempteur, à Blainville. Comme la plupart d’entre nous, il est estomaqué devant l’ampleur de la tâche que peut accomplir, par exemple, un organisme comme Moisson Laurentides qui distribue, chaque semaine, pas moins de 60 tonnes de nourriture à plus de 21 000 demandeurs.

Régler le problème à la source

«Je me suis souvent demandé pourquoi, au Québec, on ne s’attaque pas à la source du problème. On ne fait que réparer les pots cassés», déplore-t-il, en faisant volontiers le lien entre la faim et la délinquance, la faim et la perte de dignité. Le constat est le suivant: on s’occupe beaucoup des gens mal pris, mais on fait bien peu de choses en amont.

Un jardin de famille, par définition, c’est ce petit espace qu’on peut aménager dans sa cour arrière pour cultiver ses légumes, fruits et fines herbes. Dans les années 1930, par exemple, un jardin moyen comptait jusqu’à neuf arbres fruitiers, 17 variétés de légumes et 10 variétés de fines herbes. Avec ça, on pouvait se nourrir toute l’année.

«On peut semer partout où il y a de la terre: dans la cour, mais aussi sous l’escalier, sur le toit, sur le balcon. Au lieu de semer du gazon, pourquoi ne pas semer de la nourriture?» questionne M. Raymond qui insiste bien sur le fait que son organisme ne se donne pas le mandat de faire un jardin à votre place, mais de vous montrer plutôt comment le faire.

«Une fois que les jeunes parents sauront comment le faire, ils pourront le montrer à leurs enfants qui seront émerveillés par ça. Ils vont s’attacher à la culture de la terre qui est une culture humaine supérieure et extraordinaire», dit-il. Et M. Raymond va plus loin en suggérant qu’une activité comme cultiver la terre porte des vertus à ce point valorisantes qu’elle peut même prévenir le suicide chez les jeunes.

Renouer avec le voisinage

Par ailleurs, la culture de la terre aura des répercussions sur votre vie sociale, en favorisant les contacts cordiaux non seulement avec les membres de votre famille, mais avec vos voisins. «Je connais quelqu’un qui a planté des pommiers et qui m’a demandé de lui montrer à les tailler», raconte-t-il pour illustrer simplement le genre de dynamique d’entraide qui peut s’installer entre les cultivateurs novices et ceux qui peuvent transmettre leur savoir. «C’est une occasion, pour les voisins, de se rencontrer», ajoute M. Raymond. Ils peuvent même organiser un rassemblement annuel autour des récoltes, où chacun pourra échanger sur son expérience, suggère l’organisme.

L’Association des Jardins de Familles des Laurentides a récemment formé son premier conseil d’administration et, outre Viateur Raymond, qui en est le vice-président, on y retrouve Patricia Trottier (présidente), Florence Paquette (secrétaire), Félix Bégin (trésorier), Sylvain Narbonne (gérant), Jean-Guy Lorrain (conseiller) et Sacha Kloé Pelletier (publicité).

L’Association recherche à la fois des membres bénévoles disposés à transmettre leur savoir en matière de culture de la terre, tout autant que des individus et des familles qui souhaitent en bénéficier, et ce, gratuitement.

Dans un cas comme dans l’autre, vous pouvez communiquer avec Florence Paquette, au 450 436-7030, ou Viateur Raymond, au 450 258-3101. On peut également joindre l’organisme par courriel, à l’adresse jbrv@hotmail.fr.

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