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Jardin des Sources: des chercheurs mandatés pour analyser les eaux souterraines

Julie Gaudreau, chef du module de développement durable à la Ville de Sainte-Thérèse, lors de la présentation de l’état de la situation aux résidents de la résidence du Jardin des Sources.

Jardin des Sources: des chercheurs mandatés pour analyser les eaux souterraines

Publié le 06/07/2018

Depuis l’an dernier et jusqu’à l’automne 2019, des chercheurs du département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) effectuent l’analyse des eaux souterraines et dressent le portrait des étangs du Jardin des Sources.

L’objectif de ce mandat, octroyé par la Ville de Sainte-Thérèse, est de connaître la provenance de l’eau et comprendre l’évolution de ces bassins afin de déterminer les prochaines actions de protection à mettre en place, peut-on lire dans un communiqué.

Du phosphore de provenance inconnue 

On y explique que les étangs du Jardin des Sources sont nés de l’exploitation d’une ancienne gravière. Ces plans d’eau sont alimentés par les eaux souterraines, les précipitations, ainsi que le ruissellement urbain. Un niveau de phosphore élevé a déjà été diagnostiqué par le Conseil des bassins versants des Mille-Îles lors d’un premier mandat d’analyse effectué en 2016. Mais d’où proviennent exactement ces eaux souterraines et surtout quel est la source de cette forte teneur en phosphore? C’est à cette question que tenteront de répondre les chercheurs spécialistes en eaux souterraines du département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM lors d’une seconde ronde d’analyse qui aura lieu jusqu’en 2019.

«Nous devons connaître la provenance des eaux pour agir sur la source du problème plutôt que de multiplier des actions qui sont coûteuses et parfois même contreproductives. Maintenant, nous avons décidé d’aller au cœur du problème. C’est pourquoi nous faisons appel à des chercheurs spécialisés dans ce genre de problématique. Cet espace vert est un joyau pour notre Ville et nous sommes conscients que les résidents de la résidence du Jardin des Sources sont les premiers affectés par cette situation. Le 26 juin dernier, un état de la situation leur a été présenté par notre responsable du module de développement durable. Les résidents sont, pour nous, des alliés, dans ce projet d’analyse. Nous notons tous les commentaires entendus puisqu’ils sont des pistes pour nous dans cette phase importante de recherche, qui peut paraître longue, mais qui s’avère essentielle pour bien faire les choses», souligne la mairesse de Sainte-Thérèse, Sylvie Surprenant.

L’objectif principal de cette analyse plus poussée est d’intégrer les connaissances scientifiques actuelles du domaine hydrologique et des eaux souterraines afin de développer un plan d’action concret et adapté, et de cibler, s’il y a lieu, des actions efficaces et viables pour ce milieu très particulier.

En ce sens, la Ville a déjà posé des gestes en harmonie avec la nature, comme la plantation d’une bande riveraine, freinant l’érosion du sol, filtrant les eaux de ruissellement, créant de l’ombrage et offrant un habitat pour la faune.

Milieux humides : des écosystèmes à protéger 

Il faut savoir que les étangs du Jardin des Sources sont aujourd’hui en état d’eutrophisation, un phénomène naturel qui s’est amorcé il y a de cela quelques années. Les étangs se transforment et évoluent vers des milieux humides. Ces milieux jouent un rôle de premier plan et procurent de nombreux services écologiques à l’ensemble de la population, surtout en zone urbaine. Ces écosystèmes, ni complètement aquatiques ni complètement terrestres, représentent un maillon essentiel des milieux naturels du territoire québécois.

La population, en général, sous-estime la valeur de ces écosystèmes, indique-t-on. Les milieux humides restent méconnus et sont souvent boudés en dépit d’un bassin d’eau clair et limpide. Pourtant, ces milieux sont riches et constituent un habitat privilégié pour la faune et la flore, souligne-t-on. L’évolution des étangs du Jardin des Sources en zone humide pourrait être inévitable, mais seules les conclusions de l’étude en cours pourront le dire.