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Ils sauvent une jeune fille du suicide: William et Guillaume ont décidé d’intervenir

William Robitaille et Guillaume Boucher

Ils sauvent une jeune fille du suicide: William et Guillaume ont décidé d’intervenir

Publié le 18/06/2013

Intervenir ou non? C’est souvent la question qui se pose lorsque ce qui semble être un message de détresse ou un appel à l’aide se présente à nous.

Deux amis, William Robitaille, de Terrebonne, et Guillaume Boucher, de Saint-Eustache, âgés de 17 ans, ont justement choisi d’intervenir. Et grâce à leur vigilance, ils ont sauvé, presque in extremis, la vie d’une jeune fille qui avait pris la décision de se suicider.

«Dans le doute, il faut agir et prendre les messages au sérieux, surtout quand ils contiennent des allusions à la mort, à la détresse, à un éventuel départ. Il faut se fier à notre feeling, car si un tel message est laissé, c’est que la personne, même si elle songe à se suicider, veut de l’aide», explique Laurent, un intervenant du Centre de prévention suicide Le Faubourg, organisme à vocation régionale basé à Saint-Jérôme, lorsque celui‑ci a été invité à commenter l’acte de William Robitaille et Guillaume Boucher.

C’est dans la nuit du mardi 4 juin au mercredi 5 juin derniers, alors qu’ils complétaient un travail d’école, que les deux adolescents ont été alertés via Internet par une amie d’un message d’apparence suspecte sur Facebook. Dans ce message, une jeune fille – qu’ils allaient éventuellement sauver – racontait n’avoir pas réussi à se faire accepter et terminait en mentionnant que «des gens m’attendent ailleurs». William Robitaille a alors commencé à clavarder avec cette jeune fille, qui fréquente incidemment la même école et le même niveau d’enseignement que lui et Guillaume – le collège Saint-Sacrement, à Terrebonne –, puis a invité son ami Guillaume à se joindre à la discussion. Tous deux ont alors constaté que la jeune fille avait effectivement des idées suicidaires, puisque celle‑ci leur a finalement avoué, au fil de la conversation, avoir pris une vingtaine de pilules.

Après que ceux‑ci aient réussi à obtenir son numéro de téléphone, William a décidé d’appeler les policiers qui sont vite intervenus au domicile de la jeune fille. Celle‑ci, qui allait commettre son geste pendant que ses parents dormaient, a immédiatement été hospitalisée et on ne craint plus, depuis, pour sa vie.

Les deux amis sont d’ailleurs sensibilisés au phénomène du suicide qui, souvent, est associé à l’intimidation à l’école. Ceux‑ci tourneront, en effet, au cours de l’été un court‑métrage sur l’intimidation et les effets que cela peut entraîner; document qu’ils souhaitent voir diffusé dans les écoles à travers le Québec.

Pour l’intervenant Laurent, la décision qu’ont prise William Robitaille et Guillaume Boucher d’agir était la bonne. «Il vaut mieux agir, plutôt que se dire, par après, on aurait dû…», mentionne‑t‑il, invitant ceux et celles qui se retrouvent devant de telles situations à ne pas hésiter à utiliser la ligne d’intervention 1‑866‑APPELLE (1‑866‑277‑3553), ouverte sept jours sur sept, 24 h sur 24 h. «C’est une ligne pour ceux qui vivent une situation de détresse ou de crise, mais aussi pour ceux qui s’inquiètent d’un proche ou désirent recevoir des conseils ou de l’information», précise l’intervenant.

Bon an mal an, c’est plus de 10 000 appels que reçoit le Centre de prévention suicide Le Faubourg via sa ligne 1‑866‑APPELLE. En 2011‑2012, 10 222 appels avaient été traités, dont 8 % concernaient des jeunes âgés de 17 ans et moins, et 33 % des appelants âgés de 35 à 54 ans.

Pour en savoir davantage sur le Centre de prévention suicide Le Faubourg: [www.cps-le-faubourg.org].