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Hypersensibilité environnementale: un phénomène qui n’est pas reconnu au Québec

Vice-président de l’ASEQ

Hypersensibilité environnementale: un phénomène qui n’est pas reconnu au Québec

Publié le 05/04/2013

(NDLR – Nous poursuivons notre série d’articles sur l’hypersensibilité environnementale.)

L’Association pour la santé environnementale du Québec compte quelque 1 500 membres. Deux cents d’entre eux se sont prêtés à un sondage maison, à savoir s’ils se souvenaient d’un évènement particulier qu’ils auraient pu relier à l’éclosion de leur hypersensibilité environnementale.

«La moitié d’entre eux a noté un événement particulier. Pour certains, c’était quand ils ont décapé un meuble, pour d’autres, c’est leur milieu de travail qui les a exposés de façon répétée à des produits pendant plusieurs années. Et à partir du moment où l’on devient intolérant, eh bien, on devient de plus en plus intolérant», souligne le vice-président de l’ASEQ, Michel Gaudet.

Réaction très négative

En janvier 2008, munis de plusieurs rapports concernant l’hypersensibilité environnementale, la présidente du Collège des médecins de famille de l’Ontario, Lynn Marshall, la scientifique québécoise et docteure en biochimie Margaret E. Sears, le Dr Jean Zigby, du Collège québécois des médecins de famille, la chercheuse Louise Vandelac et d’autres médecins francophones se présentent devant l’attachée politique du ministre de la Santé Philippe Couillard.

La délégation est alors fort mal reçue, rapporte-t-on. L’attachée politique du moment réagit très mal aux rapports qu’on lui présente. «Sa réaction a été très négative parce que ce genre de médecine ne se faisait pas au Québec», de spécifier M. Gaudet.

À ce chapitre, soulignons que l’hypersensibilité environnementale n’est pas encore reconnue comme une maladie au Québec. Par contre, certains pays, comme l’Allemagne, le Danemark, la Suède, et même certaines provinces canadiennes, comme l’Ontario et la Nouvelle-Écosse, reconnaissent cette condition. En Nouvelle-Écosse, on trouve même un centre de traitement. La Commission canadienne des droits de la personne a également admis que l’hypersensibilité environnementale était un handicap.

Toutefois, il est à noter que le Québec est la seule province canadienne à avoir adopté un Code des pesticides, lequel interdit ou restreint l’usage des pesticides en aménagement paysager.

«À l’échelle internationale, nationale, provinciale et municipale, les gouvernements ont reconnu les affections liées à l’hypersensibilité environnementale. Cela a mené au financement de programmes et d’établissements de soins de santé cliniques. La sensibilisation du public et de la classe politique est particulièrement importante dans le cas de problèmes comme l’hypersensibilité environnementale, car la reconnaissance des causes environnementales a des incidences diverses pour de nombreux groupes de la société», peut-on lire dans un document émis par la Commission canadienne des droits de la personne.