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Hypersensibilité environnementale: un handicap pour la vie?

Micheline St-Onge explique pourquoi sa boîte d’entrée électrique ne fonctionne qu’à moitié.

Hypersensibilité environnementale: un handicap pour la vie?

Publié le 22/03/2013

Alors que l’épisode des champignons toxiques semble réglé une bonne fois pour toutes, Micheline St-Onge n’est pas au bout de ses peines. Deux ou trois mois plus tard, alors qu’elle effectue un simple lavage, elle ressent des engourdissements du côté gauche de son corps.

«Même si je ne le savais pas encore, je venais de faire ma toute première réaction à l’eau de Javel», rapporte-t-elle. S’ensuit alors une véritable escalade pour Mme St-Onge. Un après l’autre, les produits nettoyants lui causent douleurs, engourdissements et enflures dans certains cas.

«Aujourd’hui, j’ai des réactions à 75 produits utilisés dans la vie courante, comme le parfum, le propane, le caoutchouc, le fixatif, les huiles essentielles, etc.», énumère-t-elle.

C’est sans compter moult intolérances, dont celles au gluten et au lactose puis une hypersensibilité électro-magnétique qui s’est ajoutée, il y a maintenant trois ans.

«Lorsque je suis en contact avec ces produits, j’enfle. En fait, ce sont les tissus mous qui enflent. Mon organisme réagit comme s’il était attaqué. Pour ce qui est du lactose, c’est la même chose, mon abdomen gonfle comme si j’étais enceinte de six mois.»

Si aujourd’hui Micheline tolère mieux son environnement, c’est aussi en partie grâce à des timbres qu’elle fait venir des États-Unis et qui sont destinés aux gens qui souffrent d’hypersensibilité environnementale. Ces timbres stimulent des points bien précis sur son corps.

Marché du travail

«Depuis que je suis retraitée (2 ans), je commence à m’en sortir tranquillement. Mes dernières années au travail ont été extrêmement difficiles pour moi. Quand j’étais en contact avec du Wi-Fi, entre autres, je peux vous dire que cela me prenait des jours à me remettre, souligne-t-elle. Après une heure à mon poste (NDLR: Infirmière à Info-Santé), je ressentais des douleurs dans les jambes.»

Psychologie

Outre les maux physiques, Micheline St-Onge doit aussi composer avec le regard des autres. Peu reconnue au Québec, l’hypersensibilité environnementale laisse planer des doutes quant à la bonne santé mentale des gens qui en sont atteints.

«Les gens me trouvaient bizarre, de confier Mme St-Onge, les larmes aux yeux. Heureusement, le médecin qui me suivait reconnaissait l’hypersensibilité. C’est d’ailleurs lui qui m’a référée à l’Association pour la santé environnementale (ASEQ).»

Aujourd’hui

Afin d’éviter toute réaction nuisible pour la santé de Micheline St-Onge, la boîte d’entrée électrique de sa maison ne fonctionne qu’à moitié.

«À l’étage, tout est fermé. Nous avons une seule lumière dans la salle de bain. L’électricité de la cuisine et du salon fonctionne, mais les câbles sont recouverts d’un fil spécial. Pour ce qui est de la télévision, j’arrive à la regarder, mais seulement une ou deux heures, pas plus. Comment vous décrire la sensation d’hypersensibilité? Eh bien, dites-vous que c’est comme si vos jambes étaient en train de dégeler. Pour ce qui est du Wi-Fi, c’est un automatisme, il me donne des maux de tête, déplore-t-elle. Les gens ne se rendent pas compte à quel point ça peut handicaper une vie.»