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Faire la cour à l’oriole de Baltimore

L’oriole de Baltimore.

Faire la cour à l’oriole de Baltimore

Publié le 04/05/2012

Plusieurs adeptes de la faune ailée rêvent d’observer un oriole de Baltimore dans leur jardin ou leur cour. Cet oiseau flamboyant paré d’une poitrine orange, d’ailes noires marquées d’un éclat blanc et d’une tête d’ébène visite à l’occasion les abreuvoirs regorgeant de nectar sucré.

Cependant, il est inutile de faire la cour à cet oiseau remarquable si l’on demeure dans un désert de bitume, loin des boisés. L’oiseau rayonne dans un habitat spécifique et ne s’aventure guère hors de son territoire de nidification.

L’oriole de Baltimore fréquente des terrains assez ouverts situés près de grands feuillus tels les érables, les ormes, les peupliers et les saules, souvent près d’un cours d’eau. Ce type d’habitat se retrouve à plusieurs endroits le long de la rivière des Mille Îles, notamment à Rosemère et Boisbriand, où l’oiseau bicolore est observé de manière régulière en été.

Notre oiseau, d’une taille légèrement inférieure au merle d’Amérique, visite aussi les vergers et les grandes haies fleuries.

Collations de nectar et d’oranges

L’abreuvoir typique revêt une couleur orangée et dispose de deux ouvertures assez grandes afin que l’oriole puisse infiltrer son bec pour déguster le nectar. Celui-ci est en fait le même mélange qu’on sert au colibri à gorge rubis. La recette consiste en une partie de sucre blanc pour quatre parties d’eau bouillante.

Disponible dans les grands centres de jardinage et les magasins spécialisés, l’abreuvoir à oriole est aussi doté de deux perchoirs et de grillages anti-abeilles.

Soulignons également que l’oriole boit parfois le liquide d’un abreuvoir à colibri si la forme de l’objet lui permet d’accéder au nectar.

L’oriole de Baltimore consomme aussi des insectes et des petits fruits. Les personnes qui cultivent des framboisiers et des cerisiers dans leur cour peuvent voir le volatile glaner quelques fruits de ces arbustes.

L’oiseau au bec sucré peut être attiré par de la gelée de pomme qu’on trouve dans la section des confitures des épiceries. On sert cette gelée dans une assiette.

Le palais de l’oriole sera aussi séduit par des morceaux d’oranges étalés dans une mangeoire à plateau ouvert.

Confection du nid

Pour confectionner son nid en forme de bourse, la femelle, d’allure différente du mâle, avec sa parure jaunâtre, utilise plusieurs matériaux qu’elle agence en véritable artisane.

De la mi-mai au début de juin, elle pourra venir cueillir des bouts de ficelle ou des couettes de cheveux suspendus à une corde à linge, une rampe de balcon ou une branche d’arbre.

L’oriole et d’autres espèces peuvent venir chercher des coquilles d’œufs broyées disposées au sol. Au printemps, les oiseaux n’hésitent pas à déguster ces morceaux riches en calcium, lesquels favorisent la ponte des œufs.

Toutes ces initiatives pour attirer l’oiseau peuvent s’avérer vaines. La nature a un destin insondable. Parfois, quand on ne s’y attend plus, l’oiseau drapé d’orange et de noir se manifeste par un beau jour de juin, semant la joie chez l’observateur.

Après l’éclosion, vers la fin du mois de juillet, une famille peut même apparaître dans notre cour. Contempler la maman et le papa accompagnés de quatre ou cinq jeunes de couleur jaunâtre s’avère un moment frisant l’extase dans la vie d’un amant de la nature.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.