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Être maman d’un enfant autiste : c’est donner sa vie 

William affiche un grand sourire se sentant réconforté dans les bras de sa mère Louise, une autre maman qui a sacrifié sa propre vie, pour celle de son enfant autiste.

Être maman d’un enfant autiste : c’est donner sa vie 

Publié le 24/07/2022

Tous les parents vous le diront, ils orientent leur vie en fonction de celle de leur enfant. Les parents d’un enfant autiste donnent leur vie à celle de leur enfant afin de lui assurer sécurité et réconfort pour une vie dite normale, et ce, même si la normalité n’est dans ce cas qu’un mot car la réalité est bien différente.

  

Louise Desrochers est maman d’un « gros ourson » de 27 ans, de 5’10 et de 200 livres. William est autiste. Il est jumeau. Sa jumelle, Marilou, est « normale ». 

« Je savais qu’il se passait quelque chose avec William quand il était bébé, mais nous n’avons eu le diagnostic que deux ans après sa naissance. C’est long quand tu ne sais pas quoi faire parce que tout le monde dit ne soit pas inquiète, il va développer plus tard. Je savais que je n’étais pas folle », lance-t-elle précisant que William n’a été propre qu’à l’âge de 4 ans, ne parlait pas et toujours renfermé dans son coin, seul.

Aujourd’hui, William est devenu un grand adolescent. Il ne sera jamais un adulte. « Il aura toujours besoin de papa ou maman en supervision. Il ne pourra jamais vivre seul ».

La maman se souvient des « crises de bacon » de son fils dans un centre commercial, de sa boîte à lunch lancée par la tête d’une conductrice d’autobus, de ciseaux garochés à l’école et des nombreux et douloureux coups de tête sur son nez. 

« La médication a permis de calmer son agressivité ».

William a cheminé depuis. Il occupe un petit boulot chez Moisson Laurentides et un autre à l’hôpital. 

« Il aide dans la transformation des aliments chez Moisson et s’occupe de vider les gros chariots à l’hôpital », explique sa mère. 

« Je suis content car ça me permet de faire quelque chose au lieu de rester à la maison », raconte William avec fierté, incapable de dire s’il préfère l’un ou l’autre. « J’aime les deux endroits », dit celui qui est un grand amateur de films possédant plus de 3000 films. « Il connait tous les acteurs et les réalisateurs. Il doit absolument regarder au complet le générique quand le film est terminé », renchérit sa mère.

Mme Desrochers précise que « ce ne sont pas des emplois où il reçoit un salaire, mais pour moi c’est son apport dans la communauté ». À l’hôpital c’est un stage offert en partenariat avec le Centre du Florès (CISSS des Laurentides) et chez Moisson Laurentides, c’est un plateau de travail en partenariat avec la Société de l’autisme.

Si William a grandi mentalement, c’est évidemment grâce au dévouement de ses parents et de ses sœurs. Il a deux autres sœurs plus âgées. 

Si maman Louise a pu maintenir le cap, c’est grâce à l’amour pour son fils et à des organismes comme le Centre autisme Laurentides. 

« Les premières fois, la maman se sent coupable de prendre du répit, mais c’est vraiment important pour l’enfant et pour les parents. Juste savoir que des gens sont là pour nous écouter et nous permettre de ventiler, ça fait du bien ».

Des William, il y en a plusieurs, des mamans Louise, également, des centres comme Autisme Laurentides, un seul dans la région. Demandez de l’aide !

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Photo : Courtoisie