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Des citoyens veulent faire changer la réglementation

Joëlle Castonguay milite en faveur des poules à Sainte-Thérèse.

Des citoyens veulent faire changer la réglementation

Publié le 24/06/2020

Des citoyens de Sainte-Thérèse se sont récemment regroupés afin de convaincre la Ville de modifier son règlement au sujet de la garde de poules urbaines. De nombreuses villes de la région, telles Blainville et Rosemère, ont déjà emboîté le pas.

Biologiste de formation, Joëlle Castonguay est à l’origine de cette démarche. Mère de deux enfants en bas âge et résidente de Sainte-Thérèse depuis 31 ans, elle a récemment créé la page Facebook «Pour la légalité des poules à Sainte-Thérèse». Au moment d’aller sous presse, déjà 160 personnes s’y étaient abonnées

«J’ai toujours aimé l’autosuffisance, le bien être des animaux, la préservation de l’environnement. Ce projet me tient à cœur. J’ai passé toute ma vie à Sainte-Thérèse. Je ne voudrais pas être obligée de déménager pour un petit projet comme ça !», lance d’emblée Mme Castonguay qui, au-delà, du goût propre aux frais, a d’abord choisi de s’investir ainsi dans cette mission dans un but éducatif.

«Dans un futur proche, j’aimerais les impliquer dans le projet, leur expliquer d’où viennent les œufs et l’importance de s’occuper de ces êtres vivants qui nous fournissent de la nourriture. C’est important d’inculquer à mes enfants le respect de ces animaux-là».

La rareté des œufs en épicerie au début de la pandémie a aussi ouvert les yeux de cette citoyenne sur la possibilité qu’un jour, on devra peut-être s’auto-suffire.

«Ce fut un choc pour plusieurs de voir que ce n’est pas infini ce que l’on peut se procurer à l’épicerie et qu’on peut éventuellement manquer de tout».

Poules en ville

Lorsqu’il est question de poules, la fondatrice de Poules en ville, Louise Arbour, n’est jamais bien loin. Elle a en effet aidé de nombreux citoyens d’une quarantaine de municipalités au Québec, et au Nouveau-Brunswick, à convaincre leurs villes respectives de changer leur règlement et de permettre les poules. Des discussions ont d’ailleurs déjà été entamées dans le passé avec Sainte-Thérèse, sans que cela n’aboutisse toutefois.

«Il faut travailler fort au niveau de l’éducation de nos élus, soutient Mme Arbour. Aujourd’hui, poursuit-elle, des villes et des maires me contactent directement car elles ont besoin d’aide ou de mon guide pour éduquer leurs conseillers à faire comprendre le concept de la poule urbaine et à défaire les préjugés. Les poules urbaines ne sont pas des poules de ferme !»

Pour démystifier la poule urbaine, Louise Arbour a produit un guide qu’elle a remis à plusieurs municipalités afin de les instruire. Elle offre aussi des formations en ligne sur [poulesenville.com], en plus d’avoir publié, en mai, le livre Des poules dans ma cour aux éditions Écosociété. Toutefois, ajoute-t-elle, 70% de son temps, elle le passe à aider des groupes comme celui formé par Joëlle Castonguay.

«Les gens doivent absolument être formés. D’ailleurs la Ville de Mascouche l’oblige et de plus en plus de municipalités l’obligeront ou du moins le recommanderont.»

Questionnée sur ses intentions, la Ville de Sainte-Thérèse a laissé savoir que les poules n’étaient tout simplement pas permises sur son territoire.