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Derrière le député, le pays qui l’a vu naître : la Syrie

Le député libéral dans Thérèse-De Blainville

Derrière le député, le pays qui l’a vu naître : la Syrie

Publié le 24/11/2015

Pays au cœur d’une tourmente mondiale, la Syrie n’est que ravage et désolation depuis plusieurs années, avec la crise qu’on lui connaît actuellement. Un conflit sans précédent dont les pertes humaines se comptent par milliers. Une responsabilité que l’on impute au régime de Bachar Al-Assad qui a fait, en quatre ans, plus de 240 000 morts et des millions de déplacés.

Il y 49 ans naissait sur ces terres, et plus précisément dans la ville d’Alep, Ramez Ayoub, fils d’un Syrien et d’une mère Française. Député libéral de la circonscription de Thérèse-De Blainville, élu en octobre dernier, Ramez Ayoub est arrivé au Québec alors qu’il n’était âgé que de trois ans.

«Je ne peux pas comparer ma situation à celle d’un réfugié puisque nous sommes arrivés comme des immigrants, nuance M. Ayoub. De plus, l’entièreté de ma famille est au Québec. Peut-être qu’il reste de la famille éloignée là-bas, mais je ne les connais pas.»

Un prénom dont il est fier

Il n’avait que huit ans lorsqu’il est retourné là-bas, en Syrie, pour un bref séjour, et les souvenirs qu’il en garde ne sont que des impressions à peine teintées de petits flashs par ci par là. Rien qu’il ne puisse véritablement nous raconter, alors on n’insistera pas. L’homme exhale davantage des racines solides du pays qui l’a accueilli.  Des assises bien prises que l’on sent au détour d’une phrase ou d’une explication face à ce pays qui ne l’a pas vu grandir.

«Non, malheureusement, je ne parle pas l’arabe. Ma mère est Française d’origine, alors on parlait français à la maison. Vous savez, nous étions issus de la minorité chrétienne de la Syrie et ma famille voulait vivre là-bas, précise le député. Le prénom que je porte est arabe, d’ailleurs. Il m’a été donné dans l’éventualité que nous allions résider en Syrie. Mon père porte un nom français : Antoine. Et avec ce prénom, tout de suite, on pouvait deviner qu’il était d’origine chrétienne. Par la suite, plus tard, on m’a proposé de changer de nom, mais je n’ai pas voulu, et je ne le regrette pas ».

Au Québec depuis 46 ans

Le regard que posent ses parents sur la Syrie diffère du sien. Le père de Ramez Ayoub n’est jamais retourné dans son pays d’origine, et ce, 46 ans après l’avoir quitté. «Mon père était un professeur d’Université qui a fondé le département d’économie à l’Université d’Alep. A l’époque, c’était le père Assad qui était au pouvoir et la possibilité d’un épanouissement intellectuel pour mon père était impossible.»

Le Québec était vu comme un essai. Pour une période d’un an. Antoine Ayoub a  été professeur invité à l’Université Laval et, au bout d’un an, l’aventure s’est poursuivie. Tout simplement.

«Le reste de la famille a suivi pas très longtemps après.  Mon père a ouvert le chemin et a montré ce qu’étaient le Québec et le Canada aux membres de sa famille.»

Ni la volonté ni la curiosité de Ramez Ayoub ne s’est présentée pour une visite ou un voyage en Syrie, pays devenu de moins en moins accessible au fil des années.

«Et cela s’est dégradé avec le temps », note-il simplement.