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«Demi-victoire» pour les pompiers de Rosemère

Photo Christian Asselin

Benoît Gauthier, représentant syndical des 38 pompiers de Rosemère, en mars 2016, au moment de l’annonce de la fermeture de la caserne.

«Demi-victoire» pour les pompiers de Rosemère

Publié le 06/06/2019

Le 21 mai, plus de trois ans après la fermeture de la caserne de pompiers de Rosemère, le juge Gaétan Breton du Tribunal administratif du travail (TAT) a tranché: les quelque 38 salariés qui ont perdu leur emploi à la suite de cette décision pourront discuter avec la Ville afin d’obtenir un dédommagement monétaire. Toutefois, rien n’indique dans le jugement qu’ils pourraient réintégrer leur emploi, comme ils le souhaitaient.

Selon le juge Breton, la Ville de Rosemère n’a pas négocié de bonne foi avec la partie syndicale dans le cadre de la convention collective qui dictait les conditions de travail des pompiers avant que ne ferme le Service, en mars 2016, et que ne soit donné le contrat à la Ville de Blainville.

Ancien représentant syndical des 38 pompiers de Rosemère, Benoît Gauthier est heureux de cette décision.

«Nous parlons de demi-victoire parce que nous nous sommes fait donner raison sur le fait que la Ville aurait dû aviser le syndicat lorsqu’elle a entamé des pourparlers avec les autres villes. Elle aurait dû nous faire part de sa réflexion et nous impliquer dans le processus» , dit-il avant d’ajouter que la Charte des droits et libertés leur imposait pourtant d’agir ainsi.

Quant à la réintégration des pompiers dans leur emploi, Benoît Gauthier se doutait bien que les 38 pompiers qu’il représente ne retrouveraient pas leur emploi à Rosemère. Il aurait apprécié par contre que la Ville tente de les replacer ailleurs.

«Tu ne peux pas ordonner à un exploitant d’exploiter son entreprise, comme tu ne peux pas obliger la Ville de Rosemère à opérer son service incendie et de revenir sur sa décision. J’en suis conscient. Toutefois, incessamment, le ministère de la Sécurité publique tend à regrouper les services incendie. C’est une question de temps, selon moi, avant qu’il y ait une fusion des services. Il serait bien que nos pompiers soient embauchés.»

Benoît Gauthier dit aussi être prêt à s’asseoir devant un arbitre pour exiger des compensations monétaires pour les pertes salariales encourues par ses collègues et lui.

Heureux du «bien-fondé» de la décision

S’il s’agit d’une «demi-victoire» pour les pompiers de Rosemère, l’autre demi-victoire revient à la Ville de Rosemère, qui l’accueille d’ailleurs ainsi, en attendant que ses avocats relisent le jugement.

«La Ville analyse ses options juridiques quant au dernier jugement du Tribunal administratif du travail et fera connaître sa position au moment opportun. La Ville se réjouit toutefois de la confirmation, à nouveau, par le Tribunal, du bien-fondé de cette décision» , a laissé savoir la Ville de Rosemère par le biais de son porte-parole, Daniel Grenier.

Les deux parties ont 30 jours pour porter la cause en appel.