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COVID-19 : des primes pour attirer du personnel à plein temps

Le premier ministre François Legault a présenté un graphique montrant la répartition des décès par tranche d’âge, alors qu’il expliquait pourquoi les 60-69 ans constituent un groupe à faible risque de développer des complications sévères.

COVID-19 : des primes pour attirer du personnel à plein temps

Publié le 07/05/2020

Confronté à une pénurie de personnel au moment où la situation demeure critique dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgées du Grand Montréal, le gouvernement du Québec offre désormais des primes destinées à attirer et retenir du personnel dans le milieu de la santé.

Depuis le début de la pandémie, le milieu de la santé a connu une baisse de ses effectifs qui se chiffre désormais à 11 600 employés absents pour cause de maladie ou autre. Parmi ceux qui restent, environ 50 % travaillent à temps partiel (60 % en ce qui concerne les CHSLD). «On a assez de lits, mais pas assez de personnel», a indiqué le premier ministre François Legault qui a demandé au prédisent du Conseil du Trésor, Christian Dubé, de créer des incitatifs qui permettraient de renverser la vapeur et de créer le plus grand nombre possible de postes à temps plein.

M. Dubé, qui prenait part au point de presse quotidien du gouvernement et des autorités sanitaires, a d’abord annoncé des mesures de 70 millions de dollars par mois qui toucheront environ 100 000 salariés œuvrant à temps plein dans les CHSLD (publics et privés), les résidences pour personnes âgées RPA) et les ressources intermédiaires (RI).

Les travailleurs de toutes catégories y recevront une prime de base de 400 $ par mois, alors que des bonifications allant jusqu’à 1 000 $ sont prévues pour ceux qui se retrouvent dans un établissement infecté (au moins un cas). Ces mêmes mesures s’appliqueront dans les centres hospitaliers désignés «zone rouge», pour les catégories d’emploi suivantes : infirmières et infirmiers, incluant les cliniciennes puis les auxiliaires, inhalothérapeutes, préposés aux bénéficiaires et préposés à l’entretien.

Par ailleurs, les salariés du réseau de la santé qui a accepteront d’être temporairement transférés vers Montréal, Laval et la Montérégie recevront une prime de 2 000 $ par mois. «On a besoin de vous pour mener cette bataille. Je remercie à l’avance celles et ceux qui répondront à notre appel» a indiqué Christian Dubé.

Les faits saillants

Le nouveau bilan de la pandémie de COVID-19 montre désormais 2 631 décès au Québec, en hausse de 121 par rapport à hier. Le nombre de cas confirmés est maintenant de 35 238 (+911), dont 1 836 (-4) ont nécessité une hospitalisation. Parmi ceux-ci, 224 malades se retrouvent aux soins intensifs, soit 11 de plus qu’hier. Parmi tous les cas recensés depuis le début de cette crise, on compte 8 673 guérisons.

Il a été largement question des mesures d’assouplissement touchant les Québécois de la tranche d’âge des 60 à 69 ans qui peuvent désormais effectuer un retour au travail et même s’offrir pour garder leurs petits-enfants, un sujet qui a suscité sa part d’étonnement et de questionnement depuis hier.

Graphique en main, François Legault a expliqué les grands principes qui guident les actions de son gouvernement et des autorités sanitaires. Or, il se trouve que les décès enregistrés jusqu’ici au Québec ne touchaient les 60-69 ans que dans une proportion de 6,5 %, ce qui donnent à penser qu’ils sont à faible risque ou à risque raisonnable. «S’ils sont en forme et qu’ils désirent retourner au travail, on ne peut pas les en empêcher», a dit le premier ministre en rappelant que, peu importe l’âge, il faut demeurer prudent et suivre les consignes qu’on nous répète chaque jour.

De son côté, le Directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda, a reconnu avoir lui-même contribué à entretenir une certaine confusion sur les groupes d’âge à risque. Celui-ci a rappelé que la situation évoluant de jour en jour, il fallait l’analyser quotidiennement et prendre une décision chaque jour. «Si on nous garantissait un vaccin pour le mois de septembre, ce ne serait pas compliqué. Nous resterions tous confinés en attendant le vaccin. Mais ça ne sera pas le cas», de dire le Dr Arruda qui ajoute en apprendre tous les jours sur la maladie, sans pouvoir se targuer de la connaître tout à fait. «Il y a beaucoup de gérants d’estrades, des gens qui savent ce que nous devrions faire. C’est normal. C’est dans la nature humaine. Mais moi je vous dis : méfiez-vous de ceux qui possèdent la vérité», a-t-il lancé.

Par ailleurs, il a été décidé de reporter au 25 mai le retour à l’école et dans les garderies, de même que la réouverture des commerces sur tout le territoire de la CMM.

Dans la région

Dans la région des Laurentides, on recense désormais 1 660 cas confirmés de COVID-19, soit 74 de plus qu’hier. Jusqu’ici, la maladie a conduit 58 (+17) personnes vers la mort. Par ailleurs, 120 personnes (+0) demeurent hospitalisées, dont 22 aux soins intensifs (+0).

Comme toujours, c’est dans la MRC de Thérèse-De Blainville que l’on recense le plus de cas, avec 639 (+31). Dans les autres MRC, la situation se lit comme suit : Antoine-Labelle, 16 (+2); Laurentides, 77 (+4) ; Pays-d’en-Haut, 95 (+0) ; Argenteuil, 25 (+3) ; Rivière-du-Nord, 345 (+15) ; Mirabel, 151 (+5) ; Deux-Montagnes, 304 (+20); les 8 cas restants sont à déterminer.

CHSLD et résidences

Dans la liste mise à jour ce mercredi 7 mai par le CISSS des Laurentides, on relève que quatre ressources pour personnes âgées ont été placé sur la liste rouge, c’est à dire qu’y enregistre au-delà de 25 % de cas confirmés parmi les usagers : la Maison Wilfrid-Gagnon de Sainte-Adèle, avec  28 cas chez les usagers (37 %) et 14 parmi les employés ; le Manoir Joie de vivre à Sainte-Thérèse, avec 34 cas chez les usagers (52 %) et 9 parmi les employés ; le Manoir Ange-Marie de Saint-Jérôme, avec 16 cas chez les usagers (62 %) et trois parmi les employés ; la résidence Desjardins de Boisbriand avec sept cas chez les usagers (78 %) et un parmi les employés.