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Coupes de cheveux offertes gratuitement aux itinérants

Photo Christian Asselin

Carolane étudie la coiffure. Lorsqu’on lui a proposé de couper les cheveux des itinérants, elle a tout de suite accepté.

Coupes de cheveux offertes gratuitement aux itinérants

Publié le 10/08/2017

C’est en visionnant un reportage au sujet d'un coiffeur de New York qui prenait son dimanche de congé pour couper gratuitement les cheveux des itinérants que Mary-Lou Durocher Blouin, du Resto-Pop Sainte-Thérèse, a eu l’idée de transposer ce concept dans la région.

C’est ainsi que lundi, dans les locaux du centre Regain de vie à Sainte-Thérèse, une vingtaine d’itinérants ont pu se faire couper les cheveux et/ou raser la barbe gratuitement alors que deux coiffeuses et un barbier, des amis de Mary-Lou Durocher Blouin, étaient sur place pour s’occuper d’eux.

«J’ai été touchée par la gentillesse de ce coiffeur new-yorkais et me suis dit qu’il serait facile de faire pareil à Sainte-Thérèse» , a mentionné la jeune femme pour expliquer son geste.

Au Centre Regain de vie, Simon Laroche, un travailleur social, a tout de suite embarqué dans ce projet. Il était d’ailleurs présent, lundi, pour accueillir les itinérants qui avaient préalablement pris rendez-vous.

«Une personne qui se retrouve sur l’aide sociale a déjà de la difficulté à payer son loyer et sa nourriture. Une coupe de cheveux devient alors vraiment secondaire pour elle. C’est pour cela que nous avons choisi de tenir cette journée barbier» , a indiqué le travailleur social, bien placé pour constater l’ampleur des problèmes d’itinérance dans la région.

Le Centre Regain de vie

On estime à plus de 200 le nombre de personnes qui, chaque semaine, profitent des services offerts par le Centre regain de vie. Elles y viennent pour de l’aide alimentaire, les cuisines collectives, pour rencontrer une infirmière, ou encore, faire garder leurs enfants à la halte-garderie. On peut même s’y procurer des lunettes à rabais pour ceux et celles dont la vue fait défaut.

«Nous travaillons beaucoup en prévention de l’itinérance, a ajouté Simon Laroche. Nous accueillons, par exemple, des gens qui ont été en prison et qui se retrouvent dans la rue du jour au lendemain ou des personnes qui ont perdu leur loyer ou leur emploi, ou encore, qui vivent dans leur véhicule et qui n’ont nul part où aller.»

Les gens aux prises avec des problèmes de consommation et qui veulent sortir de cet enfer sont également les bienvenus au centre Regain de vie.

«Il y a de la consommation de crack dans le village. Il y a de tout ici, c’est juste que c’est caché, ça se fait dans l’underground! Lorsqu’une personne se présente à nos locaux, nous la prenons en charge et l’accompagnons» , soutient M. Laroche, qui qualifie l’itinérance de désaffiliation sociale.

«Quand on devient itinérant, on devient seul au monde, dans la rue. Une grosse partie de notre travail est donc de réaffilier la personne au niveau social, de renouer les liens avec sa famille, ses amis» .

En tant que travailleur de première ligne, Simon Laroche côtoie cette clientèle itinérante sur une base quotidienne. Pour lui, il n’existe pas de plus beau métier.

«Quand on accompagne la personne en thérapie, celle-ci doit savoir que je serai encore là pour elle à sa sortie, que je serai là pour l’aider à se relever si elle tombe. Souvent pour sortir d’une telle situation, ça ne prend qu’une personne qui va croire en toi et c’est ce qui est bien avec Regain de vie: nous croyons en les gens!»

Pour en apprendre davantage sur les services offerts et pour consulter l’horaire, il suffit de visiter le [http://centreregaindevie.ca].