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Changement climatique: un sujet préoccupant

Le conférencier Pascal Vignon

Changement climatique: un sujet préoccupant

Publié le 06/12/2013

Dans le cadre des conférences qu’elle présente cet automne, la bibliothèque de Mirabel avait invité Pascal Vignon, conseiller énergétique à Hydro-Québec, pour aborder le sujet préoccupant du réchauffement planétaire.

Mais c’est en tant que bénévole pour l’organisme Réalité climatique Canada, un mouvement créé d’abord aux États‑Unis par l’ex‑vice-président américain Al Gore, qu’il est intervenu. M. Vignon fait en effet partie des 2 000 personnes formées pour expliquer les raisons du changement climatique et les comportements à adopter pour y répondre. «Le changement climatique, ce n’est pas une croyance. C’est un fait, prouvé scientifiquement», a‑t‑il dit très clairement.

Puis, celui‑ci a tenu à expliquer le phénomène. Les émissions de gaz à effet de serre emprisonnent la chaleur. Parmi les polluants présents dans l’atmosphère, on trouve principalement du CO2, du méthane et du carbone noir. Et il existe un effet direct entre la hausse du CO2 et l’élévation des températures. Sa présence s’est nettement intensifiée ces dernières années, sous l’effet notamment du développement industriel de pays émergents comme la Chine. «Si on continue comme ça, les températures pourraient augmenter de 2 à 4 degrés dans 40 ans», a‑t‑il indiqué.

Mais au‑delà des chiffres ou des courbes, chacun peut s’apercevoir par soi-même de cette réalité, a‑t‑il poursuivi, en comparant les hivers d’aujourd’hui à ceux d’hier. Les 10 années les plus chaudes, depuis l’existence des relevés climatiques, ont toutes été répertoriées depuis 1998. La palme revenant à l’année 2010.

Conséquence directe de ce réchauffement, plusieurs phénomènes climatiques destructeurs se multiplient: sécheresse, incendie, ouragan. «Le Vermont a été touché par un cyclone tropical, a illustré M. Vignon. C’est le réchauffement qui entraîne une augmentation de l’évaporation des océans et, au final, la création de tempêtes

Les effets peuvent être terribles pour l’agriculture. Et M. Vignon de citer l’exemple de la canicule de 2003 en France qui a causé des pertes de récoltes de 30 % pour un coût de plus de 4 milliards de dollars. Sans compter, a‑t‑il ajouté, le décès de plusieurs milliers de personnes.

Toujours selon le conférencier, le plus gros responsable de ce réchauffement est sans conteste le pétrole avec les carburants, mais aussi les dérivés plastiques. «Le problème, c’est que notre économie en dépend», a‑t‑il reconnu.

Pour autant, le message ne se veut pas seulement alarmiste. Il tend à convaincre la population de changer de comportement. Le conférencier a pris l’exemple d’un gamin de 14 ans au Malawi qui a créé sa propre éolienne; ou encore du Vatican, haut lieu supposé du conservatisme, mais qui est pourtant passé à l’énergie solaire.

Et le conférencier de citer quelques comportements écoresponsables que chacun peut adopter: privilégier le covoiturage, le vélo, les transports en commun, réduire sa vitesse (en passant de 110 à 100 km/h, on économise un plein sur dix!), acheter des produits locaux et ainsi de suite.

Si les progrès technologiques facilitent la réduction de la pollution, l’ambassadeur de l’organisme Réalité climatique invite à la vigilance. «Attention à l’effet rebond. Ce n’est pas parce qu’on utilise des voitures ou des ampoules qui consomment moins qu’il faut rouler plus ou laisser la lumière allumée inutilement!»