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«C’est pire que c’était !», soutient la FIQ

Les infirmières sont à bout de souffle. (Photo courtoisie: CISSS des Laurentides)

«C’est pire que c’était !», soutient la FIQ

Publié le 30/09/2020

Les représentants de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), syndicat qui représente quelque 4 300 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes dans la région, ont rejeté à l’unanimité l’offre que leur a présentée Québec, vendredi. Retour au point de départ.

Présidente de la FIQ – Syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ – SPSL), Julie Daignault ne dérougit pas. La solution déposée par le gouvernement qui consiste entre autres à abolir les heures supplémentaires en les convertissant à taux simple ne tient pas la route.

«Il est inconcevable que le gouvernement ne veuille pas régler les problèmes de surcharge de travail qui sont présents partout dans les Basses-Laurentides où se passe un grand mouvement de personnel», soutient Mme Daignault, répétant une fois de plus que ses membres sont au bout du rouleau et qu’il importe pour Québec d’agir promptement et de trouver des solutions. La santé des infirmières en dépend.

«Nos gens sont à bout, épuisés, essoufflés. Ils veulent changer de place, mais évidemment, c’est difficile partout».

Qu’on œuvre à Saint-Jérôme, Saint-Eustache ou Lachute, l’herbe n’est en effet pas plus verte chez le voisin.

«Il y a un besoin de changer d’air, mais au-delà de cela, les arrêts de travail pour épuisement n’ont jamais été aussi élevés. Nos membres reviennent au travail et sont déjà prêts à repartir en arrêt de travail. Ça ne va pas de mieux en mieux, c’est pire que c’était!»

Déterminées à mener la bataille

Julie Daignault est d’avis qu’en choisissant de ne pas améliorer les conditions de travail des professionnelles en soins, soit en refusant la notion de ratio, en n’offrant pas d’incitatifs pour travailler à temps complet, en offrant de monnayer les congés au lieu de les octroyer, et en limitant encore plus la reconnaissance de scolarité, le gouvernement ne fait qu’exacerber la grande difficulté de rétention et d’attraction qui frappe partout dans les Laurentides.

«Les professionnelles en soins sont plus que jamais déterminées à mener cette bataille. Nous sommes toujours en attente de voir ce qu’il va y avoir. Le gouvernement dit vouloir régler rapidement pour ses anges gardiens, mais ne met rien sur la table», de conclure la présidente du FIQ – SPSL.

La position du CISSS

Invité à commenter la situation, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides dit travailler «toujours activement sur le recrutement et la rétention de son personnel, notamment en mettant en place des conditions gagnantes pour y parvenir» et qu’elle comprend aussi «que la situation actuelle demande des efforts supplémentaires, et ce, pour tout le personnel du réseau

En outre, le CISSS fait valoir qu’il souhaite depuis plusieurs années offrir à son personnel infirmier de meilleures conditions de travail, autant sur le plan personnel qu’au sein des équipes, un apport à la stabilité souhaitée pour celles-ci

«Nous pouvons citer l’application actuelle de l’arrêté ministériel par le CISSS, adaptée en fonction des besoins liés à la pandémie actuelle. Un autre exemple pouvant être donné est la signature des deux ententes avec la FIQ en décembre 2019 permettant le rehaussement des postes à temps partiel pour tous les employés en soins infirmiers en fonction du nombre de journées désirées et de modifier un poste soit à la baisse jusqu’à quatre jours par deux semaines, soit à la hausse jusqu’à huit jours», d’ajouter, enfin, par courriel Mélanie Laroche, au nom du CISSS des Laurentides.