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«C’est la folie furieuse !»

Cédric et Patrick Moisan, laitiers de père en fils.

«C’est la folie furieuse !»

Publié le 22/04/2020

Les Moisan sont laitiers de père en fils depuis quatre générations. Leur entreprise, Distribution Moisan et Fils, est l’une des rares au Québec à pouvoir se targuer de profiter de la pandémie qui secoue la planète. Depuis l’ordonnance de confinement, le 13 mars, ils estiment servir dix fois plus de clients.

«C’est la folie furieuse ! Nous ne nous attendions pas à ça et surtout, nous n’étions pas prêts pour ça !», lance Cédric Moisan, de Distribution Moisan et Fils, livreur à domicile de produits laitiers. Desservant le Grand Montréal, jusqu’à Bois-des-Filion, l’entreprise a multiplié les efforts au cours des cinq dernières semaines afin de répondre à la demande devenue soudainement grandissante alors qu’il n’y a que quelques mois de cela, on se demandait bien ce qu’il adviendrait de cette industrie en perte de vitesse.

«Lorsque j’ai commencé, il y a 12 ans, je ne faisais que du résidentiel, raconte Cédric Moisan, mais notre clientèle a commencé à baisser, puis à baisser, les gens n’étant plus à la maison, le jour. Avant la pandémie, il ne nous restait plus que 60 domiciles dans Ville Mont-Royal».

La crise de la COVID-19 est venue changer la donne chez Distribution Moisan. Avant qu’elle ne débute, ce sont les clients commerciaux qui amenaient de l’eau au moulin tandis que ce sont maintenant les clients résidentiels qui permettent à l’entreprise d’opérer. On parle ici de quelque 200 commandes par jour.

«En raison de la pandémie, je n’ai plus de clients commerciaux tels les écoles ou restaurants. Tout est fermé. Mais j’ai dix fois plus de clients résidentiels», soutient M. Moisan qui peut remercier la communauté chinoise de Montréal qui compose la majorité de sa clientèle. À Bois-des-Filion, Terrebonne et Mascouche, la «run» de jeudi dernier comptait une quarantaine de nouveaux clients.

Une 4e génération

Même si le père de Cédric, Patrick, approche de la retraite, le duo père-fils travaille toujours ensemble. Ils succèdent au grand-père maternel, Rhéal Berthelet, qui a pris sa retraite à 69 ans après avoir été livreur de quartier pendant plus de 50 ans à Ville Mont-Royal.

«Il a commencé avec un cheval et une charrette. Dans le temps, c’était difficile. Il était obligé de mettre un fanal dans la charrette pour ne pas que la lait gèle. C’est l’époque de la glace sur les pintes de lait en vitre !», dit Cédric Moisan.

Mais les choses ont bien changé au fil des ans, surtout au niveau de la clientèle qui s’est tranquillement essoufflée… jusqu’à ce que ne survienne la pandémie.

«À l’époque, c’était différent. Mon grand-père s’arrêtait à toutes les portes, ou presque. En quatre rues, sa journée était faite !»

Optimiste comme jamais quant à son avenir, Cédric Moisan pense aujourd’hui avoir pris la bonne décision en joignant l’entreprise familiale.

«Je ne pense pas manquer d’ouvrage honnêtement. C’est sûr que le travail a changé un petit peu, mais on s’est adapté».

Les livraisons de produits laitiers à domicile tels lait, œufs, yogourt, beurre, se font évidemment sans contact durant la pandémie. Pour en apprendre davantage, il suffit de visiter la page Facebook de l’entreprise.

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