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Blainville, Liza Poulin prise à partie par ses concitoyens

Le citoyen, Claude Beaudet.

Blainville, Liza Poulin prise à partie par ses concitoyens

Publié le 22/02/2024

Attaquée verbalement par une poignée de ses concitoyens à propos de la supposée toxicité des déchets enfouis par Stablex lors de la séance du conseil municipal du 20 février, la mairesse Liza Poulin a dû les faire expulser par la police à l’extérieur de la salle de l’hôtel de ville.

Attaquée verbalement par une poignée de ses concitoyens à propos de la supposée toxicité des déchets enfouis par Stablex lors de la séance du conseil municipal du 20 février, la mairesse Liza Poulin a dû les faire expulser par la police à l’extérieur de la salle de l’hôtel de ville. 

 Le dérapage a eu lieu peu après le début de la séance, lors de la première période de questions réservée aux citoyens. La mairesse Poulin avait prévenu les citoyens dans la salle de se restreindre à une intervention maximale de cinq minutes chacun.

Tout se passait bien jusqu’à que Stablex soit au cœur des interventions. Après la prise de parole pacifique de quelques citoyens, le ton est monté d’un cran lorsque le citoyen Claude Beaudet a saisi le micro, faisant même preuve d’agressivité verbale à l’endroit de la mairesse Poulin, suivi de paroles acerbes de quelques citoyens dont Martine Ouellet.

Un échange de cris

« Madame Poulin, quelle est la compétence de la Ville pour la santé populationnelle ? Y’a des petits bonhommes de 7-8 ans qui vont jouer dans l’eau et s’exposent aux contaminants », a lancé le citoyen Beaudet sur un ton vindicatif, le doigté vers la mairesse Poulin. 

C’est dans un échange de cris entre M. Beaudet et Mme Poulin que s’est poursuivie la « discussion ».

« M. Beaudet, vous m’avez posée la question à la dernière séance du conseil et vous revenez me poser la même question », a rétorqué Mme Poulin au citoyen, visiblement hors de lui.

« Au Québec, il y a des municipalités qui réclament l’intervention de la Direction de la Santé publique pour faire une étude épidémiologique de leur population. Ça fait 40 ans que l’on subit ce monstre-là. Et vous allez dire que vous n’êtes pas défini (la Ville) par ça, Madame ? Je suis convaincu que ça va être démontré et vous en paierez le prix politique », a-t-il clamé.

Celui a été suivi par la prise de parole de Martine Ouellet, s’accaparant du micro en élevant elle aussi la voix. 

Mme Poulin a tenu à souligner la redondance dans les questions des citoyens à la période de questions, ce qui, a-t-elle laisser entendre, rebute les gens à venir assister à la séance du conseil municipal. 

Et ce n’est pas fini!

Le sujet de Stablex n’est pas nouveau. Voilà des mois que des citoyens blainvillois, inquiets, poussent la mairesse Poulin à agir pour en finir avec les activités d’enfouissement de matières supposément toxiques opérées par Stablex.

Un regroupement de citoyens suit activement le dossier. En novembre dernier, des citoyens ont effectué un échantillonnage du sol en vue d’obtenir une analyse préliminaire, laquelle a été effectuée par un dénommé Daniel Green, connu comme militant environnementaliste et vulgarisateur scientifique.

Depuis, les citoyens reviennent à la charge auprès de la Ville afin que l’on procède à des analyses plus poussées. 

Pour un échantillonnage approfondi

Juste avant que les tons ne montent, un citoyen du nom de Legault a d’ailleurs saisi le micro afin de demander calmement à la mairesse que son administration y donne suite ou qu’elle exige du ministère de l’Environnement qu’il procède à cet échantillonnage.

« Ce soir, on vient demander l’aide de la Ville. On a été surpris de la facilité avec laquelle on a trouvé des contaminants en quantité importante sur certains échantillonnages, autant dans l’eau que dans les sédiments et on était sur les terres publiques autour de Stablex. Et on n’a fait qu’un petit échantillonnage citoyen. On sait que 25 % de nos déchets proviennent de l’Ontario, 25% de partout au Québec et 50 % des États-Unis. On espère que vous êtes conscientes que vous avez fait plus que votre part dans la réception de déchets industriels toxiques », a indiqué le citoyen. 

En janvier, Mme Poulin leur avait laissé savoir que des employés des services techniques de la Ville s’apprêtaient à rencontrer l’organisme Eau Secours et qu’elle prendrait une décision à la suite de leur discussion.

« Nous sommes toujours en attente des résultats des analyses approfondies. Soyez assuré que nos équipes techniques vont prendre connaissance des résultats des analyses approfondies et soyez assuré de notre collaboration à la lumière de ces résultats et je privilégierais d’exiger de la part du ministère de l’Environnement qu’il procède à des analyses », lui a répondu Mme Poulin. 

Celle-ci a fait part des considérations de son administration depuis le rapport du BAPE sur le sujet.

« On serait dû pour faire un état des lieux, on devrait se doter de nouvelles orientations et d’un plan d’action prenant en compte les nouvelles considérations territoriales. Ça cadre complètement dans notre discours et on veut voir les alternatives, car on a le devoir de donner des alternatives à nos entreprises. C’est le message sur lequel nous planchons depuis le rapport du BAPE », a expliqué Mme Poulin.

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