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Les poules sont interdites à Blainville

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Louise Arbour est une amoureuse des poules.

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Christian Verner veut faire changer le règlement à Blainville afin que celle-ci autorise ses citoyens à posséder des poules.

Blainville: il milite pour que les poules soient autorisées

Publié le 19/04/2017

Le Blainvillois Christian Verner a créé, le 1er mars, la page Facebook «Pour la légalité des poules à Blainville». Il espère ainsi rallier suffisamment de citoyens afin de convaincre la Ville de Blainville d’imiter ses voisines de Boisbriand et Terrebonne qui ont récemment accepté de modifier leur règlementation pour permettre les poules urbaines sur leur territoire.

C’est en surfant sur le Web que Christian Verner a constaté que certaines villes de la région, et d’ailleurs au Québec, permettaient à leurs citoyens de posséder des poules, mais que ce n’était pas le cas à Blainville. Après avoir fait la moue pendant quelques heures, il a donc décidé de lancer ce qu’il espère voir devenir un «mouvement citoyen» en faveur des poules urbaines à Blainville.

«Lorsque j’ai parti la page Facebook, a raconté M. Verner, je voulais savoir si j’étais le seul à vouloir faire un effort pour changer la législation. Et, heureuse surprise, il y a aujourd’hui plus de 50 familles blainvilloises qui aimeraient avoir des poules chez elles.»

Si Christian Verner a choisi de mener ce combat, c’est avant tout pour inculquer à son enfant à naître une valeur essentielle à son éducation.

«Étant donné que ma conjointe et moi attendons un enfant, j’ai trouvé que c’était une bonne idée d’instaurer dès sa naissance cette philosophie de savoir d’où provient notre nourriture.»

Il avoue également adorer le goût particulier des œufs frais cueillis à même le poulailler pour expliquer sa croisade.

Poules en ville

Pour l’épauler dans sa bataille contre la Ville de Blainville, qu’il considère comme étant «mal informée sur la question», Christian Verner peut heureusement compter sur une alliée de taille en la personne de Louise Arbour, une résidante de Terrebonne devenue sommité en la matière depuis qu’elle consacre toutes ses énergies à défaire, auprès des villes notamment, les mythes qui entourent la possession de poules en milieu urbain.

«J’ai fondé Poules en ville en décembre 2015 afin de former, en offrant des ateliers, les gens qui souhaitent avoir des poules chez eux», explique Mme Arbour qui offre également des formations aux villes afin que celles-ci puissent adapter leurs règlements.

«Déjà dans les années 90, a indiqué Mme Arbour, je caressais ce rêve d’avoir des œufs frais. Aussitôt que j’ai acquis ma propriété à Terrebonne, en 2011, j’ai donc tenté l’expérience, clandestinement. Bien vite, je ne pouvais plus me passer de ce petit plaisir.»

Elle a donc entamé des démarches auprès de la Ville de Terrebonne, auprès du conseiller de son district d’abord, pour que soit modifiée la réglementation.

«Il m’a proposé de présenter mon projet à l’ensemble du conseil, ce que j’ai fait. S’en est ensuite suivi un processus très long qui a demandé beaucoup de patience et de travail pour les convaincre de légaliser les poules à Terrebonne, ce qui vient d’être fait. C’est une belle victoire!»

Pour aider les villes à comprendre le phénomène des poules urbaines, Mme Arbour a écrit un mémoire à leur intention, un document de quelque 350 pages qui enseigne tout ce qu’il y a à savoir sur les poules.

«Je fais aussi partie de comités d’experts, de tables de concertation. J’œuvre aussi à titre de consultante pour les villes pour les aider, entre autres, à rédiger leurs règlements. Je sens que cette année, ça bouge!»

Qu’en pense la Ville?

À Blainville, l’administration municipale, le maire Richard Perreault en tête, se dit ouverte à étudier la question et à rencontrer les citoyens promoteurs. On affirme même être prêt à élaborer un projet, précisant que celui-ci devrait au préalable être accepté socialement là où il serait implanté et fait selon certains paramètres (salubrité, bruit, zonage, types d’habitations, interdiction des coqs, etc.). Il ne faut toutefois pas s’attendre à un changement rapide dans la réglementation.

Ailleurs dans les Basses-Laurentides, tandis qu’à Rosemère, on affirme réfléchir à la question, soulignons que d’autres villes, telles Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Saint-Eustache et Sainte-Thérèse, pour ne nommer que celles-là, interdisent également les poules.