logo journal nord-info
icon journal
Blainville a son Super Mario

Photo Michel Chartrand André Leclaire (au centre) a la vie sauve grâce au courage de Mario Fréchette (à droite) et à la vigilance d’Hugo Ozorai (à gauche). Le destin lie ces trois personnes à jamais.

Blainville a son Super Mario

Publié le 31/05/2011

«Si Mario n’avait pas été là pour défoncer la porte et nous réveiller, ma conjointe et moi aurions fini notre vie en véritables jambons cuits.»

C’est en ces mots-chocs mais ô combien convaincants qu’André Leclaire, un sexagénaire résidant du 640, rue Ernest-Bourque, à Blainville, a résumé la gratitude sans borne que témoignent maintenant André Leclaire et Madeleine Brunet-Leclaire à l’endroit de leur voisin du 635 Ernest-Bourque, Mario Fréchette, pour être intervenu illico presto pour l’avertir de sortir de sa maison jumelée qui était la proie des flammes et qui a été déclarée perte totale, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 mai dernier.

Mario Fréchette, un entrepreneur en transport et déménagement d’une quarantaine d’années, connaissait bien les gens qui lui doivent la vie. Il les côtoyait de façon régulière, souvent pour leur donner un coup de pouce pour de menus travaux ou tout simplement pour s’enquérir des plus récentes nouvelles, comme cela se fait dans tout bon quartier d’agréable voisinage. Mais jamais il ne s’attendait un jour à les aider, à devoir réagir aussi rapidement afin de les tirer d’une mort certaine, quelque quinze minutes avant minuit.

«Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est que je n’aurais pu rien faire du tout si le jeune Hugo Ozorai, un adolescent d’une douzaine d’années en visite chez moi avec ses parents, de bons amis à nous qui demeurent sur la rue de Bernières à Blainville, n’était pas venu nous alerter que l’incendie avait pris naissance», tient mordicus à mentionner le héros des Leclaire.

«Le pire c’est qu’à ce moment, alors que Monsieur et Madame Leclaire dormaient, nous étions tous réunis chez moi, à l’extérieur, devant un petit feu de foyer, certainement pas aussi gros que celui de l’autre côté de la rue», souligne Mario Fréchette.

«Je n’ai pas paniqué sur le coup. Je me suis rendu tranquillement à leur résidence, pensant peut-être qu’il s’agissait d’un feu de foyer extérieur qui était rendu trop intense. Lorsque j’ai vu que c’était bel et bien un incendie dans la maison, j’ai sonné et cogné sans succès. Je n’ai pas perdu une seconde de plus et je me suis servi de toute ma force et de mon poids pour défoncer la porte avec mon épaule.»

Mario Fréchette est alors arrivé face à face avec la propriétaire qui, affolée, se demandait bien ce qui pouvait bien provoquer tout ce vacarme à sa porte d’entrée, puisque les signes du brasier étaient perceptibles seulement de l’extérieur de la résidence à cet instant précis.

«Je n’ai jamais vécu rien de semblable. Ce qui est sûr, c’est que, peu importe que ce soit un ami ou notre pire ennemi qui soit pris dans cette situation, j’aurais agi de la même manière: avec mon instinct, sans me poser de questions», déclare par ailleurs le sauveteur d’un jour.

«Il a même sauvé mes chats», s’est exclamé André Leclaire lors d’un bref entretien. «Il est peut-être gros comme une allumette, mais il cogne comme un marteau», image le rescapé.

Motion de félicitations consensuelle

Mentionnons que les membres du conseil municipal de Blainville ont adopté à l’unanimité une motion de félicitations afin de saluer l’acte de bravoure de Mario Fréchette, lors de la séance ordinaire du 24 mai dernier.

Le conseiller du quartier des Hirondelles où le feu a eu lieu, Louis Lamarre, a fait mention de ce geste héroïque non pas sans faire renaître le débat concernant les heures de garde aux casernes de pompiers de Blainville (voir autre texte).

Enfin, mentionnons que les causes de l’incendie, sous analyse par un enquêteur indépendant, sont toujours inconnues.

Des travaux sur des fils électriques auraient cependant été effectués par Hydro-Québec dans les jours qui ont précédé le brasier.