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Basses-Laurentides: la buse à queue rousse survole nos champs

Basses-Laurentides: la buse à queue rousse survole nos champs

Publié le 24/01/2014

La buse à queue rousse est probablement le volatile le plus aisé à repérer au sein du groupe des oiseaux de proie constitué notamment des faucons, des buses et des aigles.

En scrutant les champs de Mirabel et autres endroits de plaine, on peut apercevoir la buse à queue rousse posée au sommet d’un arbre isolé. De ce perchoir, elle guette les souris, les musaraignes et les campagnols, trois petits mammifères composant son menu régulier. Opportuniste, elle peut aussi attraper et dévorer des lièvres, des crapauds et de grosses sauterelles. Une ouïe développée et une vue perçante permettent à l’oiseau de dénicher du gibier.

Cet oiseau, d’une taille légèrement plus grande que la corneille, porte bien son nom en raison de la couleur rousse de sa queue, ce qui la distingue nettement des autres oiseaux rapaces. Sous le soleil, cette queue paraît rouge brique. Une large barre noire marque l’extrémité de la queue.

Elle arbore aussi un dos brun et une poitrine blanchâtre. Cette description est la plus typique de l’espèce, car la buse à queue rousse présente plusieurs variations de plumage, selon son territoire de résidence et son âge.

Dans l’Ouest canadien, l’oiseau affiche un plumage plus foncé. Aussi, elle change de plumage à quelques reprises avant de devenir adulte, un état qu’elle atteint à l’âge de deux ans.

Le mâle et la femelle, souvent plus grosse que son partenaire, peuvent alors engendrer la vie en construisant un grand nid dans un érable ou autre arbre de type feuillu.

La saison de la séduction, au début du printemps, s’avère spectaculaire, marquée par des vols circulaires, des piqués vertigineux et des ellipses aériennes.

Après l’accouplement, la femelle pond deux œufs qu’elle couvera pendant une trentaine de jours. À l’occasion, le mâle remplace la femelle lorsqu’elle s’absente pour chasser. Mais en général, le mâle assure le ravitaillement en amenant des proies, lesquelles sont déchiquetées par la femelle.

La buse à queue rousse s’avère une espèce monogame caractérisée par une union qui dure toute la vie. On dit que le mâle et la femelle établissent des liens étroits, houspillant avec véhémence les intrus.

Toutefois, en cas de décès de l’un des partenaires, l’oiseau survivant pourra trouver un nouveau conjoint ou une nouvelle compagne.

Notre grand oiseau exerce une défense territoriale active, pourchassant les autres oiseaux de proie. Étrangement, il occupe souvent le même territoire que le grand‑duc, un oiseau réputé pour régner en maître dans son duché.

Les deux espèces peuvent cohabiter en raison de leur cycle d’activité distinct: la buse survole les champs le jour tandis que le grand‑duc chasse la nuit. Des biologistes ont cependant trouvé des restes de buse à queue rousse dans des nids de grand‑duc.

Buse à épaulettes rousses

La faune ailée du Québec comprend également la buse à épaulettes rousses, un oiseau d’une taille équivalente à la buse à queue rousse.

Elle est difficile à repérer, car elle s’active plutôt dans les forêts marécageuses.

Une poitrine rougeâtre, un dos brunâtre et une queue aux barres noires et blanches distinguent cette espèce. Ses épaulettes rousses sur les ailes sont peu visibles.

Les buses disposent d’ailes larges et d’une queue arrondie par rapport aux faucons dotés d’ailes effilées et d’une queue étroite.

Soulignons que ces deux buses sont des espèces migratrices, mais une petite partie de la population hiverne chaque année dans nos régions.