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Photo Christian Asselin

Céline Comeau et Brenda Plant, de Umamize, écoutent les étudiantes parler de leur projet.

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Céline Comeau et Brenda Plant, de Umamize, en compagnie de Valérie, Gabrielle, Anne-Laurence et Jade.

Barres tendres à base de ténébrions: oseriez-vous?

Publié le 20/04/2019

Au début de mars, de la poudre faite entièrement de grillons faisait son apparition dans les supermarchés Provigo, qui jouaient ainsi le rôle de pionnier au Québec dans la vente au détail de ce nouveau produit. Pendant ce temps, à Mirabel, Brenda Plant et Céline Comeau, de l’entreprise Umamize, élevaient des ténébrions, un insecte coléoptère, dans l’espoir de participer à la manne anticipée.

Le 5 avril, les deux entrepreneures étaient présentes au collège Lionel-Groulx, où, dans le cadre du cours de chimie de l’alimentation, elles assistaient aux différentes présentations des étudiants (voir autre texte en page 4). L’une d’elles les intéressait plus particulièrement, soit celle de Valérie, Gabrielle, Anne-Laurence et Jade, puisque celles-ci avaient cuisiné des barres tendres avec les ténébrions qu’elles élèvent à Mirabel. C’est la première fois qu’Umamize participait à ce projet. Le fait d’intégrer les étudiants et de contribuer à leur apprentissage interpellait particulièrement Brenda Plant et Céline Comeau.

Travaillant activement à la commercialisation de leurs produits, elles souhaitaient voir de quelle façon la poudre qu’elles fabriquent à base de ténébrions pouvait être utilisée en cuisine.

«Notre produit est nouveau sur le marché et que des jeunes s’intéressent à le développer, c’est super!» a mentionné Brenda.

Pour sa valeur nutritive

Facile à élever parce qu’il se manipule facilement et qu’il est silencieux, entre autres, le ténébrion meunier est surtout reconnu pour sa teneur élevée en protéines. C’est en raison des vertus bénéfiques sur le corps humain qu’on lui attribue (contribuerait notamment à diminuer le taux de cholestérol dans le sang) qu’il serait en voie d’être de plus en plus intégré à l’alimentation.

«Les valeurs nutritives du ténébrion sont exceptionnelles, de dire Mme Plant. Cela dépend de ce qu’on leur donne à manger, poursuit-elle, mais on peut aller chercher un taux de protéine qui est le double ou plus de la valeur protéinée de la viande rouge, par exemple» .

Les acides aminés et la vitamine B12, qui manque à l’alimentation du végétalien, se retrouvent aussi dans le ténébrion, ajoute-t-elle avant de préciser que pour être transformé en poudre, l’insecte est tué, congelé, bouilli, déshydraté et broyé.

En viande hachée?

Rares encore sont ceux et elles qui ont intégré la consommation d’insectes à leur vie de tous les jours. Encore aujourd’hui, plusieurs hésitent à porter à leur bouche un produit fait à base d’insectes. Ce sont eux qu’il faut convaincre. Pour y arriver, il faudra être imaginatif. Chez Umamize, on a déjà une bonne idée de ce que l’on veut développer.

«Pour rendre notre produit plus facile à intégrer dans la vie quotidienne des gens et pour vraiment les convaincre de venir remplacer la viande au moins un repas par semaine, il serait intéressant de l’offrir dans une texture de viande hachée ou en pâte alimentaire sèche, des produits que les gens connaissent qui leur est familier» , d’expliquer Brenda Plant.

«Au début, lorsque nous faisions des dégustations, de renchérir son associée, les gens sursautaient et reculaient alors que maintenant, les gens sont plus intéressés. Le fait que les insectes soient en poudre au lieu d’être vivants y a certainement contribué» .

Les entrepreneures se sont procuré leurs premiers ténébrions auprès d’un éleveur américain. D’ici un an toutefois, elles prévoient ouvrir une ferme afin d’offrir, disent-elles, «un produit de qualité et entièrement québécois» .

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