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Photo Claude Desjardins

Isabelle Jorg, du Centre Marie-Ève, et Danielle Bilodeau, du Centre d’entraide Thérèse-De Blainville, ont procédé à la présentation du dépliant du CLIC.

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Photo Claude Desjardins

De nombreux représentants d’organismes assistaient à cette présentation.

Avec… ou sans eux?

Publié le 26/11/2018

Ils œuvrent en santé mentale, ils interviennent auprès des femmes victimes de violence conjugale, ils travaillent avec les jeunes pour les sortir de la rue, ils travaillent à soulager la faim, la pauvreté, l’analphabétisme, l’exclusion sociale et la détresse sous toutes ses formes. Ce sont les organismes communautaires et il faudra bien se demander un jour si nous les aimons assez pour les garder.

Ceux que l’on peut recenser dans les municipalités couvertes par ce journal (il en existe environ 35) passent une bonne partie de leur journée à tirer le diable par la queue. C’est une donnée statistique, on indique qu’ils consacrent 30 % de leur temps à chercher du financement, tel qu’on peut le lire dans un dépliant portant le sceau de la CLIC (Concertation locale d’intervention communautaire) de la MRC de Thérèse-De Blainville, imprimé à une centaine d’exemplaires qui seront autant de cartes de visite et d’outils de valorisation de l’action communautaire auprès des élus et des décideurs locaux. On a besoin de reconnaissance. Et d’argent, bien entendu.

Des chiffres

Pensez, un sondage réalisé auprès des membres de la CLIC (22 organismes répondants sur 35) démontre que les ressources financières dont on dispose ne couvrent même pas la moitié des besoins exprimés.

Le financement actuel de la «mission» est de 2 857 430 $, alors qu’il faudrait plutôt 5 879 845 $ pour bien faire en 2018. Alors, on fait ce qu’on peut, ce qui se traduit tout de même, chaque année, par 207 500 interventions auprès de 13 360 personnes. Quand il n’y a plus d’argent, vous savez ce qu’on fait? On ferme temporairement la porte, une réalité vécue par trois organismes sur quatre.

Par ailleurs, les organismes de la CLIC génèrent 175 emplois (74 permanents à temps plein, 40 à temps partiel, 34 subventionnés, 27 contractuels), bénéficient des services de 67 stagiaires (non rémunérés, il va sans dire) et reçoivent l’aide gracieuse de 640 bénévoles qui donnent 44 000 heures de leur temps.

Ces chiffres et bien d’autres sont consignés à l’intérieur d’un dépliant que vous ne verrez probablement jamais puisqu’on n’a pas d’argent pour en imprimer suffisamment. C’est comme ça.

Un blason à redorer

C’est aussi ce que nous apprenions lors du lancement de la chose, en présence de nombreux représentants des organismes de la CLIC, d’attachés politiques et de quelques élus municipaux, alors accueillis par Danielle Bilodeau, du Centre d’entraide Thérèse-De Blainville, et Isabelle Jorg, du Centre Marie-Ève.

«Il s’agit d’un outil de valorisation des organismes communautaires, de préciser Mme Bilodeau. Nous avions comme objectif de faire une synthèse de la réalité et de l’impact des organismes sur notre communauté.»

On a posé des questions, on a obtenu des réponses et l’on a logiquement conclu que, sans les organismes, il faudrait composer avec des coûts sociaux importants, une équation qu’il faudrait considérer à l’inverse dans un monde idéal où les organismes fonctionneraient à leur plein potentiel.

«C’est aussi un outil politique, exprimait pour sa part Jacynthe Nantel, intervenante en consommation à l’ACEF des Basses-Laurentides, à propos de ce dépliant. Les organismes ont besoin d’être reconnus pour ce qu’ils sont. Nous ne faisons pas seulement la charité. Nous contribuons au développement citoyen. Il y a encore des préjugés à combattre, notamment cette image à l’effet que nous sommes des gens au grand cœur, mais désorganisés. Il y a plusieurs universitaires qui travaillent dans le milieu communautaire. Il y a encore un problème d’image.»

Notez qu’il n’existe pas, à proprement parler, de répertoire des organismes membres de la CLIC, mais que la plupart d’entre eux s’affichent sur sa page Facebook [http://laclictdb]. Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) tient pour sa part un tel répertoire, au [http://roclaurentides.com].