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Un retour dans l’Antiquité

Photo Yves Déry

Un retour dans l’Antiquité

Publié le 02/12/2008

Les Nordiques du collège Lionel-Groulx ont gagné 5-3 face aux Cobras de Terrebonne, dimanche, à l’aréna de Sainte-Thérèse. Cette belle victoire a cependant été ternie par des gestes d’une violence exacerbée qui nous ont donné l’impression de faire un retour dans le passé, à une époque pas si lointaine où les Chiefs de Sainte-Thérèse recevaient de l’extérieur toutes sortes de gladiateurs sur patins dont l’unique but était de mettre Rome à sac plutôt que de marquer un but.

Les 341 spectateurs présents au très rustique aréna de Sainte-Thérèse ont donc effectué un long voyage dans l’Antiquité. En effet, il faudrait pratiquement écrire un roman que la ministre Michelle Courchesne s’empresserait de bannir des bibliothèques québécoises pour dresser la liste de tous les actes de violence qui se sont produits, tant sur la patinoire que dans les gradins, où les partisans des deux équipes en sont venus aux coups.

Le match avait déjà des allures tumultueuses, en première période, mais tout a véritablement dégénéré au deuxième tiers temps, après un coup salaud de Joël Roch, des Cobras de Terrebonne, aux dépens d’Anthony Pittarelli, des Nordiques, geste commis avec une seule intention: celle de blesser délibérément son adversaire.
«Je ne sais pas ce que la Ligue fera avec ce gars-là (Joël Roch), mais ce n’est pas la première fois qu’il commet un geste de la sorte. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un mort avant de sévir», déplore l’entraîneur-chef des Nordiques, Jean-François Sénéchal, qui a bien failli terminer la soirée à l’hôpital. «À un certain moment, (Raphaël) Joly a délibérément fait un lancer en direction de notre banc et la rondelle est passée tout juste entre moi et mon assistant Gino (Jacques). Joly est l’un des meilleurs joueurs de la ligue, donc il a un très bon lancer», se plaint l’homme de hockey, encore sous le choc.

Le pilote térésien croit que toute cette escalade de violence aurait pu être évitée si les arbitres avaient empêché Joël Roch de troquer sa grille pour une demi-visière. «Les Cobras se plaignent qu’Anthony Pittarelli est baveux. Oui, il l’est sur la patinoire, mais c’est sa façon de jouer et il n’est pas violent pour autant. Or, Pittarelli écœurait Roch parce qu’il joue avec une grille. Puis Roch est retourné au banc dans le but de changer sa grille pour une demi-visière. Dès ce moment, les arbitres auraient dû intervenir, car Roch a clairement démontré son intention de tourner le match en dérision», s’indigne M. Sénéchal.

Violence exacerbée

Après une première vague d’animosité, la violence a atteint son paroxysme quand Pittarelli a quitté le banc des punitions, où il se faisait administrer les premiers soins, pour retourner sur la patinoire dans le but de se bagarrer. S’il n’encourage nullement le geste commis par Pittarelli, il n’en demeure pas moins que Jean-François Sénéchal prend la défense de son protégé. «Je lui ai parlé à l’hôpital après le match, où il attendait pour recevoir plusieurs points de suture et il m’a dit qu’après tout ce qui s’est passé, il y a deux fils qui se sont touchés. C’est donc excusable compte tenu du fait qu’il n’avait plus toute sa tête.»

Lorsqu’il discutera des évènements avec les instances de la ligue qui décerneront très certainement des suspensions à la suite de ces malheureux évènements, M. Sénéchal a l’intention de plaider en faveur de Pittarelli et Hugo Cuende, considéré – injustement selon Sénéchal – comme le troisième homme dans la bagarre. Sénéchal imputera plutôt la faute aux stratégies préconisées par les Cobras de Terrebonne. «C’est déplorable leur façon de faire. Ils jouent toujours la carte de l’intimidation, mais parfois, ça peut jouer contre eux.»

Ah, c’est vrai, il n’y a pas que les barbares qui ont tenté d’envahir Rome en cette fin de l’an 502 après Jésus-Christ. Sur le plan hockey, les joueurs de soutien des Nordiques ont très bien fait, notamment en troisième période, en l’absence des Marc-André Tourigny, suspendu pour ce match, Anthony Pittarelli, Hugo Cuende, alouette… «Nos gars évoluant normalement sur les troisième et quatrième trios ont effectué un travail remarquable. Je n’en reviens pas encore que nous ayons réussi à gagner ce duel», souligne un Jean-François Sénéchal qui considère pourtant que le manque de profondeur constitue la principale faiblesse de son équipe.
À cinq points de la tête

Anthony Pittarelli, Maxime Martineau, Guillaume Durand, Jeff Falcon et Marc-André L’Hérault ont touché la cible pour les vainqueurs, tandis que Guillaume Tartre a enregistré sa onzième victoire de la saison. Grâce à ce gain, les Nordiques se rapprochaient à quatre points des Cobras et du premier rang de la division S.W.D. au moment d’écrire ces lignes. Ils avaient disputé deux joutes de moins que leurs grands rivaux terrebonniens.