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Au centre de cette photo, Philippe Vachon, vainqueur de la médaille d’or au 200 mètres libre. À gauche, Jonas Vastian Sorensen, du Danemark (argent), et à droite Ludvig Nyren, de la Suède (bronze).

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Philippe, à droite, avec la médaille de bronze remportée au 100 mètres dos. Avec lui, Niels Mortensen (or), du Danemark (au centre), et Aymeric Parmentier (argent), de la Belgique (à gauche).

Séries mondiales de paranatation: le Blainvillois Philippe Vachon remporte l’or à Copenhague

Publié le 20/03/2017

Le paranageur blainvillois Philippe Vachon a décroché deux médailles alors qu’il participait, les 11 et 12 mars, à Copenhague, au Danemark, aux Séries mondiales de paranatation.

Bien que Philippe ait récolté la médaille d’or à l’épreuve du 200 mètres libre, lors de cette compétition d’envergure, à laquelle ont pris part 122 nageurs provenant de 17 pays, la médaille de bronze qu’il a obtenue sur 100 mètres dos est d’autant plus satisfaisante.

«Dans ma catégorie, a-t-il expliqué, le 200 mètres libre n’est pas considéré comme une nage de paranatation. Étant donné qu’on ne retrouve pas beaucoup de nageurs de ma catégorie lors de cette épreuve, les temps sont plus faciles à réaliser tandis qu’au 100 mètres dos, j’ai été agréablement surpris de ma médaille. Le fait d’avoir fait 1:13 m’a beaucoup encouragé», a mentionné le nageur qui, fier de ces médailles, se rendait toutefois à Copenhague, pour subir ce qu’on appelle sa reclassification.

«Ma maladie est dégénérative, ce qui m’oblige à me reclasser tous les trois ans. On veut ainsi vérifier si ma condition a changé ou non», a indiqué celui qui, en marge de ces tests, au terme desquels on a remarqué une diminution de sa force physique, est finalement passé de la catégorie S9 à S8.

«C’est très bénéfique pour moi. Ça me donne des chances importantes de me qualifier pour les championnats du monde qui auront lieu à Mexico cet automne.»

La natation, comme échappatoire

Passionné de soccer, de baseball et de judo, alors qu’il était encore enfant, Philippe a appris à l’adolescence qu’il souffrait de la maladie de Charcot-Mary-Tooth, une affection neurologique qui perturbe la conduction de l’influx nerveux, entraînant ainsi des troubles de la marche et l’affaiblissement des muscles du corps.

«Je commençais à avoir de la difficulté à marcher et je m’enfargeais un peu partout, se rappelle-t-il. Je recevais de mes camarades de classe certains commentaires sur ma façon de marcher. C’est à partir de là que j’ai remarqué que quelque chose n’allait pas.»

Le diagnostic tombe et le frappe comme une tonne de briques

«Quand j’ai appris que je souffrais de cette maladie, je l’ai honnêtement très mal pris!»

Suivant les conseils de ses parents qui le pressaient de pratiquer un sport, il s’est alors tourné vers la natation. Dès ses premiers entraînements dans une piscine de Blainville, son entraîneur de l’époque, à l’ARLPHL (Association régionale de loisirs pour personnes handicapées des Laurentides), a tout de suite vu que son nouvel élève avait le potentiel nécessaire pour devenir un grand paranageur.

«C’est vraiment grâce à la natation que je suis parvenu à remonter mon estime de soi qui en avait pris un grand coup, puisque j’étais considéré comme étant différent des autres.»

Tokyo dans sa mire

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette époque pourtant pas si lointaine. Aujourd’hui âgé de 21 ans, Philippe étudie la psychologie à l’Université de Trois-Rivières, nage au sein du club de natation Mégophias, situé dans cette ville de la Mauricie, mais surtout, il rêve d’une participation aux Jeux olympiques de Tokyo, qui auront lieu en 2020.

«Ma place n’est pas assurée, a-t-il conclu, mais en raison de ma classification à Copenhague, les temps sont maintenant plus accessibles pour moi et je devrai réaliser ces temps lors des essais pour les championnats du monde.»